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Derrière les grilles se cache l’une des « folies montpelliéraines » – un château du 18e imaginé par un riche bourgeois – et surtout un lieu unique aux senteurs méditerranéennes. En 1987, le Conseil général de l’Hérault a fait du Domaine d’O l’écrin d’un festival de théâtre désormais phare avec près de 45 spectacles, 130 représentations et plus de 45 000 spectateurs en un mois : le « Printemps des Comédiens ».
Un décor naturel propice au spectacle
Ici, spectateurs et artistes se croisent sous les pins, les cyprès et les micocouliers, les familles pique-niquent à l’ombre entre deux représentations, tandis que d’autres s’attardent au « cabinet de curiosités » et à la librairie avant d’écouter du Molière ou du Ibsen. » « C’est l’ADN du festival : ce lieu du sensible, au décor naturel, prépare au spectacle. Nous offrons ainsi au public des moments qui dépassent et qui entourent l’objet artistique », précise son directeur, le comédien Jean Varela.
Répertoire classique et œuvres d’aujourd’hui
Ce n’est d’ailleurs pas un lieu, mais des lieux qui sont proposés : il y a le parc, l’amphithéâtre d’O en plein air de 1 800 places, le théâtre d’O et, entre les deux, la silhouette boisée du théâtre Jean-Claude Carrière (600 places) qui dispose d’installations scéniques plus ambitieuses.
Depuis 1987, les plus grands noms sont venus : Ariane Mnouchkine, Michel Bouquet, James Thierrée, Zingaro, la Comédie-Française, Jeanne Moreau, ou encore Frank Castorf et Krystian Lupa. « Nous marions le théâtre populaire, dans la tradition de Jean Vilar, à l’exigence artistique », poursuit le directeur du festival. « Notre ambition est de montrer l’état du possible du théâtre, à la fois son répertoire classique et les œuvres d’aujourd’hui. » Ce programme éclectique, Jean Varela prend la route pour le présenter en amont dans des salles de villages, des appartements montpelliérains, des locaux associatifs, des écoles, etc.
Participation à la création artistique
En 36 éditions, le festival s’est ainsi parfaitement inséré dans le paysage montpelliérain, en participant aussi à la création artistique et au repérage de jeunes talents. Des liens solides ont été noués avec l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique, des compagnies viennent en création au domaine, et le Printemps des Comédiens propose des formations professionnelles mais prolonge également le plaisir en septembre par un festival d’un week-end : « Warm Up ». Le spectateur y vient pour assister à des créations non pas abouties mais en cours et aide les compagnies à peaufiner leurs performances. Une manière d’offrir une fenêtre artistique à la nouvelle génération et de participer au renouvellement du théâtre.