Les actus

La danse contemporaine sur les traces d’Uzès

Du 10 au 18 juin, le Festival Uzès Danse mêle danse contemporaine et patrimoine, au rythme de créations artistiques, notamment de la région, présentées au cœur de la ville. Cette année, la programmation met à l’honneur les artistes associés, dont certains mènent une réflexion sur notre monde en conflit.

Il y a 27 ans, un amoureux du patrimoine et de la danse, Didier Michel, chargé de communication à l’Opéra de Lyon, tombe sous le charme de la ville d’Uzès. Avec la complicité de la chorégraphe Maguy Marin, il crée le festival Uzès Danse, dédié à la danse contemporaine.

Cette année, pas moins de 21 événements rythment le festival, soutenu par la Région Occitanie : 15 spectacles, deux concerts, deux films, une installation ciné-chorégraphique et une émission de radio. C’est aussi le point d’orgue d’une année de création à La Maison, Centre de Développement Chorégraphique National (CDCN) - Uzès Gard Occitanie, dirigée par Liliane Schaus.

Des chorégraphes fidèles

Dans cet écrin du patrimoine gardois, les chorégraphies se succèdent d’un lieu à l’autre, entre le centre culturel de l’Ombrière, le cinéma Le Capitole et le parc du Duché. Liliane Schaus, directrice depuis 16 ans de La Maison CDCN, organisatrice du festival, signe sa dernière édition avant un départ à la retraite. Pour l’occasion, elle réinvite les artistes associés qui ont écrit l’histoire du festival, parmi lesquels David Wampach (Montpellier), Danya Hammoud (Montpellier) ou encore Laurent Pichaud (Nîmes).

Témoignage

La programmation fait souvent revenir des artistes déjà présents lors des précédentes éditions. En voyant plusieurs spectacles d’un même artiste, les spectateurs peuvent suivre l’évolution de l’œuvre d’un chorégraphe.

Liliane Schaus, directrice de La Maison CDCN

Un festival ancré dans son territoire

Les jeunes de Pont-Saint-Esprit et Uzès sont mis à l'honneur par le chorégraphe Christophe Haleb.À chaque édition, Uzès Danse fait également la part belle aux artistes locaux en nouant des collaborations avec des chorégraphes locaux. Sur les 18 compagnies participantes, huit sont de la région. Parmi les créations de cette année : l’installation ciné-chorégraphique Entropic Now et les films Éternelle Jeunesse, à retrouver les 17 et 18 juin. Projets portés par le chorégraphe Christophe Haleb qui a réuni une cinquantaine de jeunes de Pont-Saint-Esprit et Uzès. « Après les avoir filmés en mouvement dans leur ville, Christophe Haleb présente son projet au festival sous forme de film, installation vidéo, performance, concert, pour un regard intime et lumineux sur notre jeunesse », illustre Liliane Schaus.

La convivialité est au centre du projet "Jeux Mêlés".Autre projet : Jeux Mêlés du chorégraphe nîmois Laurent Pichaud, qui évoque « une soirée conviviale autour de jeux de société inventés par le chorégraphe, mêlant vocabulaire de la danse et celui du vin, avec dégustation des Vins AOP Duché d’Uzès ». Le chorégraphe lance également le projet Jeo Politique. « Ces jeux font écho à notre actualité marquée par la guerre, avec ces envies de voir le monde et l’environnement autrement, de changer nos modes de vie, d’être un peu plus enclins à certaines pratiques écologiques… Et d’accueillir l’inquiétude géopolitique dans laquelle nous sommes plongés en ce moment », explique Laurent Pichaud.

Une vitrine de jeunes talents

Anna Massoni aime travailler le paradoxe ; comme ici avec "Rideau".Pour sa 27e édition, le festival confirme son statut de rampe de lancement pour de jeunes talents. Il accueille en partenariat avec le Festival Montpellier Danse le spectacle « Alegria Alegria », de David Wampach, chorégraphe montpelliérain, le 18 juin. Uzès Danse s’est également associé au théâtre de Nîmes pour accueillir le 12 juin « Rideau », œuvre de la chorégraphe Anna Massoni. Ces partenariats font du festival un rendez-vous incontournable pour le public professionnel. « Il y a 16 ans, nous avions présenté Marlène Montero Freitas, chorégraphe portugaise, dont les créations sont invitées aujourd’hui dans les plus grands festivals internationaux », précise fièrement Liliane Schaus.