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Ligne nouvelle Montpellier-Perpignan : un projet vital sur les rails

Outil essentiel au développement et au désenclavement de la partie Est de l’Occitanie, le projet de ligne ferroviaire nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) avance. Il permettra de décongestionner la ligne unique actuelle, sur laquelle les trains régionaux pourront monter en puissance.

Le grand projet de ligne nouvelle Montpellier-Perpignan est enfin sur les rails. Le premier tronçon entre Montpellier et Béziers sera achevé en 2034

Améliorer le quotidien des habitants, en développant les mobilités décarbonées : c’est la raison pour laquelle la Région soutient la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP). Évoqué depuis plus de 30 ans, ce grand projet ferroviaire est enfin sur les rails. Le chantier du premier tronçon entre Montpellier et Béziers (23 communes traversées) sera lancé en 2029, pour une mise en service en 2034. À l’horizon 2040, est programmée la phase 2 (Béziers-Perpignan). Ces aménagements permettront également de décongestionner la ligne actuelle, et de renforcer le maillage de dessertes du territoire.

Davantage de trains régionaux sur la ligne actuelle

Composée de 52,3 km de ligne nouvelle à double voie (sans gare nouvelle), et de 7 km de raccordements ferroviaires, à Lattes, Villeneuve-lès-Béziers et Cers, la liaison Montpellier-Béziers fera gagner 18 minutes de temps de trajet. Dans son ensemble, la LNMP reliera Perpignan et Paris en 4h20 contre 5h10 aujourd’hui. Un atout essentiel pour l’implantation et le développement des entreprises et de l’emploi.

La mise en service de la ligne va par ailleurs permettre de décongestionner la ligne actuelle, sur laquelle les trains régionaux pourront monter en puissance, pour faciliter les mobilités du quotidien, peu chères et décarbonées. Le gain de voyageurs est évalué à 700 000 par an pour la phase 1, entre Montpellier et Béziers. Grâce à la LNMP, les territoires ruraux bénéficieront donc d’un rééquilibrage de leur desserte.

Autre avantage de la phase 1 : elle pourra accueillir à la fois des TGV et des trains de marchandises. L’infrastructure réduira ainsi de façon significative la circulation des poids lourds sur les routes et autoroutes, et contribuera à améliorer la qualité de l’air.

Le chaînon manquant de la liaison entre la France et l’Espagne

Actuellement, la ligne à grande vitesse s’arrête, en provenance de Paris et Lyon, à Montpellier et, en provenance de Madrid et Barcelone, à Perpignan. Entre Montpellier et Perpignan, les TGV circulent, mais à vitesse réduite, sur une plateforme inadaptée à la grande vitesse ferroviaire. Pour circuler à grande vitesse, la réalisation d’une ligne nouvelle dédiée est nécessaire.

Un projet entré dans sa phase décisive

En 2022, le projet a connu une double-accélération décisive. Tout d’abord, un protocole d’intention de financement pour la réalisation de la phase Montpellier-Béziers a été signé le 22 janvier à Narbonne par Jean Castex, alors Premier ministre, et les financeurs du projet. Pour cette première phase, l’État s’engage à participer à hauteur de 40 %, l’Europe à 20 % et les collectivités locales à 40 % (dans ce dernier ensemble, la Région participe à hauteur de 40 %). Le coût des travaux de la phase 1 du projet (Montpellier-Béziers), est estimé à 2,04 milliards d’euros, dont 816 millions assurés par les collectivités locales partenaires [1].

Dans la foulée, le 2 mars, la société de financement de la LNMP a été créée par ordonnance. Regroupant les collectivités locales partenaires, elle conduira le projet et participera à la maîtrise d’ouvrage. Un premier conseil d’administration d’installation de la société de projet de la LNMP s’est déroulé ce 29 septembre, sous l’égide d’Étienne Guyot, préfet de la région Occitanie, et de Carole Delga. La réunion a porté notamment sur l’élection de la présidence et de la vice-présidence ainsi que sur le calendrier, dans la perspective de lancer les travaux en 2029. Par ailleurs, il a été demandé à SNCF Réseau de réexaminer la phase 2 du projet afin de réétudier la circulation de voyageurs et du fret sur la ligne.

Un tracé qui préserve l’environnement

Le tracé de la LNMP a été présenté et partagé avec les acteurs du territoire (habitants, élus, associations) à travers un processus de concertation. Parmi les points sensibles, le contournement du massif de la Gardiole, le parc Issanka près de Poussan ou encore le vignoble de Picpoul. Murs anti-bruit, étanchéité de la plateforme ferroviaire, préservation des lieux protégés, compensations financières… SNCF Réseau, la Région et ses partenaires s’engagent à prendre les mesures nécessaires pour que la LNMP prenne en compte les spécificités du territoire.

[1La Région Occitanie, les départements de l’Hérault, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, les Communautés d’agglomération de Sète Agglopôle Méditerranée, Hérault Méditerranée, Béziers Méditerranée, Le Grand Narbonne, Carcassonne Agglomération et Perpignan Méditerranée , Montpelier Méditerranée Métropole, l’État, l’Union Européenne et SNCF Réseau sont financeurs de la LNMP.