Une brique industrielle majeure pour la transition énergétique, fer de lance de la politique de la Région Occitanie. Genvia inaugurait le 8 juin à Béziers sa ligne pilote de fabrication d’électrolyseurs haute-température. Cette technologie innovante, mise au point par le CEA [1] et la multinationale Schlumberger avec le soutien de la Région, doit permettre de produire de l’hydrogène « vert », ou décarboné, c’est-à-dire sans recours aux énergies fossiles.
Les électrolyseurs haute-température brevetés par Genvia ont l’avantage de consommer moins d’énergie et de produire davantage de molécules d’hydrogène. Autre atout, la technologie, qui emmène l’eau liquide à l’état d’eau vapeur, n’utilise pas de terres rares ou de matériaux critiques. Cette technologie de puissance, produite à ce jour nulle part à grande échelle, est concurrencée en Europe par quatre projets : Genvia s’inscrit donc dans une course de vitesse !
Une grande usine à l’horizon 2030
Si la Présidente de la Région, Carole Delga, s’est mobilisée pour attirer ce projet en Occitanie, c’est qu’il contribuera à atteindre l’objectif de première Région européenne à énergie positive à horizon 2050. La Région est ainsi actionnaire de Genvia, via l’Arec [2], à hauteur de 3,5 millions d’euros (et bientôt 5,5 millions). Vicat et Vinci font partie du consortium.
À partir de 2025, Genvia projette d’alimenter en électrolyseurs des hubs hydrogène qui alimenteront principalement l’industrie et la mobilité. Une montée en puissance est prévue, avec la création, d’ici à 2030, dans la région de Béziers, d’une megafactory (c’est-à-dire une grande usine) d’électrolyseurs haute-température, d’une capacité annuelle de 1 GW, puis 10 GW. Genvia s’est également attelé à la production de prototypes expérimentaux de taille réelle : le premier démonstrateur sera déployé en 2025 sur le site de Saint-Chély-d’Apcher d’ArcelorMittal.
La Région Occitanie ne s’arrête pas au seul projet Genvia. Elle soutient massivement la filière de l’hydrogène vert, avec un plan de 150 millions d’euros. Ce plan (période 2019-2030) doit générer un milliard d’euros d’investissement et la création de milliers d’emplois. Les avancées sont très concrètes. On peut citer notamment l’usine de production d’hydrogène vert Hyd’Occ à Port-la-Nouvelle, porté par Qair Premier Élément et accompagné par les agences régionales Ad’Occ et Arec, ainsi que par la Région. Ou encore les infrastructures d’hydrogène renouvelable pour la mobilité HyPort, projet porté par Engie et l’Arec Occitanie. Par ailleurs, la Région s’inscrit dans le projet européen Corridor H2, pour permettre aux poids lourds de s’approvisionner en hydrogène vert.
Une filière pourvoyeuse d’emplois
Genvia, ce sont aussi des emplois nouveaux, engagés dans la transition énergétique. À Béziers, 70 emplois directs seront créés d’ici 2025, et 250 d’ici 2032. Sans compter les impacts positifs pour les sous-traitants locaux. Les besoins portent sur des métiers d’opérateurs, de techniciens, d’ingénieurs et de cadres.
Pour anticiper les besoins en recrutement, le 2e comité de coordination Eden (écosystème durable et énergies renouvelables) s’est déroulé le 24 mai au lycée professionnel Jean-Moulin de Béziers. Une offre de parcours complet de formation, de la seconde à Bac + 5 dans l’industrie, se structure, entre le lycée Jean-Moulin, l’IUT de Béziers et Polytech Montpellier.