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L’Hydrogène vert se construit un avenir en Occitanie

Mobilisée par la transition énergétique, la Région pousse la filière hydrogène vert en Occitanie, avec un plan doté de 150 M€. Elle soutient de nombreux projets innovants dans la recherche, les transports et l’industrie, preuve du dynamisme de la filière.

Ateliers de conception pour le train à hydrogène, Alstom à Tarbes (65)

L’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire (cf. encadré), est un allié précieux de la transition énergétique : il permet la décarbonation des transports et le stockage des énergies renouvelables. C’est un élément-clé de l’ambition « Région à énergie positive ». Mais la filière est encore émergente. Aussi la Région a lancé en juin 2019 son « Plan Hydrogène Vert » pour encourager la production, la distribution et les usages. Elle l’a doté de 150 M€ sur 10 ans afin d’accélérer un déploiement à grande échelle. Soutenus par la Région, de nombreux projets se construisent en Occitanie.

Des innovations à Toulouse, Tarbes, Sète, Port-la-Nouvelle…

Projet HyPort pour développer l'hydrogène vert en Occitanie, Toulouse (31)Du côté de Toulouse, la Région est impliquée avec le CNRS, l’université de Toulouse, Safran, Airbus et d’autres grands groupes et laboratoires dans le projet de Technocampus Hydrogène à Francazal, qui sera le plus grand centre français de recherche, d’essai, d’innovation technologique et d’enseignement sur l’hydrogène à l’horizon 2024. Réunissant industriels et chercheurs, ce projet à 40 M€ consolidera la place de l’Occitanie comme la Région de l’Hydrogène. Sa première application visera « l’avion vert » (essais pour les moteurs à hydrogène des avions du futur).

À Toulouse toujours, l’opération HyPort de l’agence Arec avec Engie-Cofely prévoit sur l’aéroport une unité de production d’hydrogène fin 2021 afin d’alimenter 180 véhicules légers et 7 bus. HyPort se positionne aussi sur l’aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées à l’horizon 2022.

Le port de Port-La Nouvelle (11) se prépare à accueillir une usine de production d'hydrogène vertLes ports Sud de France jouent également la carte de l’hydrogène vert. La Région a lancé la transformation écologique « Green Harbour » du port de Sète-Frontignan et contribue aux études d’un projet « d’hydrogène à quai ». Chiffré à 13 M€, ce projet piloté par la société Nexeya, basée à Toulouse, implique une barge chargée d’hydrogène et une pile à combustible pour fournir de l’électricité aux bateaux à quai. À Port-la-Nouvelle, l’agence Arec et l’opérateur Qair projettent une usine de production d’hydrogène vert pour alimenter un réseau de distribution le long de l’A9, au port de Sète, et stocker l’énergie électrique produite par le futur parc éolien flottant Eolmed.

 

Structurer la distribution, multiplier les usages

Train Régiolis électrique/hydrogène, développé par AlstomSi elle encourage la production, la Région va intervenir aussi sur la distribution. Lors du Forum Energaïa en décembre, la présidente de Région a signé avec la Banque Européenne d’Investissement un contrat de prêt de 40 M€ pour financer le « Corridor H2 », projet unique en Europe de 110 M€. Monté par la Région avec Ad’Occ et Arec, « Corridor H2 » comprend des stations de production et distribution d’hydrogène sur un axe Méditerranée-mer du Nord et les autoroutes d’Occitanie et une flotte de véhicules.

Côté véhicules, la Région donne l’exemple. Elle expérimente le train hybride électrique et hydrogène : un démonstrateur sera testé en 2021 sur une rame Régiolis Occitanie et c’est à Tarbes qu’Alstom a développé et testé la chaîne de traction.

Entreprise SAFRA à Albi (81)La Région participe aussi à une expérimentation sur le bus à hydrogène avec le constructeur albigeois Safra. Son appel à projets « Territoires d’Hydrogène » encourage les écosystèmes locaux de mobilité hydrogène, comme le projet de flotte de bus à hydrogène de la métropole de Montpellier et celui de stations de production-distribution « OccHyTarn ». La Région subventionne aussi (à 50%) le déploiement de véhicules hydrogène pour du transport professionnel de personnes ou de marchandises.

Toutes ces actions vont pousser les emplois « verts » ; une étude impulsée par la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain auprès de 150 structures de la filière hydrogène (comme Safra, Qair, Cameron, EDF, Engie…) envisage la création de plus de 4 000 emplois d’ici à 2023-2024, dont plus de 2 000 en Occitanie.

Qu’est-ce que l’hydrogène vert ?

La combustion d’un kg d’hydrogène (H2) libère presque quatre fois plus d’énergie qu’un kg d’essence et ne produit que de l’eau. Mais l’hydrogène pur n’existe (quasiment) pas à l’état naturel. Il est combiné, par exemple dans l’eau avec l’oxygène (H20). Il faut donc le produire ; c’est possible notamment via l’électrolyse de l’eau (qui « casse » H20). Si la source de l’électricité est décarbonée et renouvelable (produite par des éoliennes ou des panneaux solaires), on parle d’hydrogène vert.

Comprendre l’hydrogène par le CEA.