Le port de Port-La Nouvelle, propriété de la Région, s’impose comme une figure de proue de la transition énergétique et de la politique Repos (Région à énergie positive) portée par Carole Delga. « L’ambition est de positionner Port-La Nouvelle comme un hub de la logistique pour l’éolien en mer flottant », souligne la présidente de Région. Pour ce faire, depuis 2019, la Région réalise avec succès la première phase de l’extension du port : création du nouveau bassin et de digues (2,5 km de digue nord et extension de 600 m de la digue sud), et construction d’un quai de 250 mètres. Un investissement de 234 millions d’euros. Les quais et installations réalisés pour cette filière contribueront aussi à l’attractivité du port pour le traitement des flux lourds.
Filière des énergies marines renouvelables
Les activités industrielles liées à la construction de flotteurs d’éoliennes en mer du consortium Eolmed débuteront fin 2022, et celles liées à l’assemblage des mâts et des turbines des deux premières fermes pilotes en 2023 et 2024. Dans ce cadre, six énormes éoliennes, d’une capacité de 10 MW chacune et d’environ 150 mètres de haut (!), vont prendre forme à Port-La Nouvelle, avant leur envoi sur les sites d’exploitation, au large de Gruissan et Leucate. Depuis le trait de côte, elles seront quasiment invisibles.
Port-La Nouvelle n’en restera pas là. Suivront, à horizon 2028, dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) [1], les marchés liés aux futurs parcs commerciaux, d’envergure encore plus considérable, en nombre d’éoliennes, en taille (de 250 à 270 mètres de haut) et en puissance (500 MW). L’idée est bien de créer à Port-La Nouvelle une filière des énergies marines renouvelables en Méditerranée. « Une vraie filière va se mettre en place à Port-La Nouvelle », se félicite Didier Cordoniou, vice-president de la Région et président de la Société d’économie mixte à opération unique (Semop) Port-La Nouvelle. « Nous serons prêts pour les futurs parcs commerciaux, avec des nouvelles infrastructures dédiées pour les porteurs de projets. Tous les ports n’ont pas ce luxe ! Là, nous avons une page blanche à écrire » ajoute Yann Wickers, directeur général de la Semop Port-La Nouvelle. Et le tissu entrepreneurial local est performant. « La région compte beaucoup de sociétés dynamiques, comme Qair, Valeco, MP ArchiMed, Ocean Winds, 8.2 France/Dolfines, ainsi que Wind’Occ, qui rassemble les entreprises pour la filière éolien en mer en Occitanie, et compte déjà 170 affiliés. »
Une Semop à la barre
Pour achever l’extension du port, et exploiter et développer le trafic du 3e port de Méditerranée française, une Société d’économie mixte à opération unique (Semop) a été constituée. Présidée par Didier Codorniou, elle associe la Région Occitanie (34 %), la Banque des Territoires (15 %) et le consortium privé Nou Vela (51 %), qui regroupe le belge Deme Concessions, Euroports Group BV, le fonds flamand Epico, Qair marine et la CCI de l’Aude. Le directeur Yann Wickers, arrivé dans l’Aude en juin 2021, se félicite du coup d’avance de la Région. « Les investissements portuaires sont assez timides de manière générale en France. À Port-La Nouvelle, il y a un vrai projet d’extension, alors qu’une filière d’éoliennes en mer se structure en Europe. Nous avons une carte à jouer ! »
70 ha de zone logistique supplémentaires
Autre vocation du port, la production et la distribution d’hydrogène vert. D’autres infrastructures nouvelles sont programmées : un quai supplémentaire de 300 mètres avec un tirant d’eau de 14,5 mètres (pour une mise en exploitation fin 2025), de nouveaux terminaux liquides et marchandises vrac, et une extension du terre-plein dédié aux énergies renouvelables. « 70 ha de zone d’activité logistique seront par ailleurs développés en amont des futurs terminaux », précise Yann Wickers. La surface du port va ainsi passer de 60 à 210 ha. Ces travaux projettent l’infrastructure audoise dans une autre dimension. Le port cible un trafic de 6 millions de tonnes à horizon 2030, soit quatre fois plus qu’en 2021 (1,55 MT). Une croissance portée en grande partie par les nouveaux produits verts (hydrogène, éoliennes, économie circulaire), qui devraient peser la moitié du trafic. L’autre moitié est constituée des colis lourds, hydrocarbures, biocarburants et vracs solides (céréales, minéraux, engrais, produits forestiers et cimentiers).