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Développer l’hydrogène vert en tant qu’alternative au diesel. Sous l’impulsion de la Région Occitanie, l’usage à grande échelle de cette énergie décarbonée est en passe de devenir une réalité en Occitanie, tant les projets sont nombreux sur l’ensemble du territoire régional.
Déploiement d’unités de production
Des unités de production se déploient tout d’abord dans différents points de la région afin de faciliter l’approvisionnement en hydrogène vert. En Haute-Garonne, Hyport se met en place dans la zone aéroportuaire de Toulouse-Blagnac. Toute première unité de production d’hydrogène vert au monde, cette société, dont la Région Occitanie est actionnaire via l’Agence Régionale Énergie Climat (AREC), alimentera notamment, bus et véhicules légers.
Dans les Hautes-Pyrénées, une unité similaire verra le jour à l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, tandis que, dans l’Hérault, Béziers accueille Genvia. Créée par Schlumberger New Energy, CEA, Vicat, Vinci et la Région à travers l’Agence régionale des investissements stratégiques (ARIS), cette nouvelle société se focalisera, elle aussi, sur la production d’hydrogène décarboné, tout comme Hyd’Occ, une société détenue par Qair Premier Élément et l’AREC à Port-la-Nouvelle dans l’Aude. Son objectif : disposer à terme d’une capacité de production de 50 MW (megawatts) d’hydrogène renouvelable par électrolyse.
Trois lauréats pour l’appel à projets de la Région
Hyd’Occ est l’un des trois lauréats du premier appel à projets lancé dans le cadre de Corridor H2, un projet européen que porte également la Région Occitanie. Les deux autres lauréats sont le producteur d’hydrogène nantais Lhyfe pour le projet Val d’Hygo visant à produire 5 MW d’hydrogène renouvelable par électrolyse à Bessières (Haute-Garonne) et le Conseil Départemental du Tarn pour son projet Hydro’Tarn comprenant deux stations de distribution à Saint-Sulpice-Lapointe et à Albi.
Des autocars et des rames de train alimentés à l’hydrogène
Les opérations étant chaînées, dans le Tarn, quinze autocars liO alimentés à l’hydrogène doivent être mis en service en 2023 par la Région Occitanie sur les lignes Albi – Saint-Sulpice-La-Pointe et Albi – Saint-Sulpice-La-Pointe – Lavaur. Ils seront rétrofités, c’est-à-dire convertis à l’hydrogène par l’entreprise locale Safra, conceptrice du bus hydrogène Businova.
Cette conversion de cars liO s’inscrit dans le projet Corridor H2 qui comporte également le déploiement d’ici deux ans de 40 camions à propulsion hydrogène et de 62 remorques/unités frigorifiques.
En complément, la Région Occitanie mettra en service un premier train bimode électrique/hydrogène en 2025 sur la ligne Toulouse-Montréjeau-Luchon, en faisant l’acquisition de trois rames qui seront construites par Alstom, dont l’usine de Tarbes (Hautes-Pyrénées) supervisera la partie Hydrogène. Ces trois rames fonctionneront avec de l’hydrogène vert entre Luchon et Montréjeau et en mode électrique sur les voies électrifiées entre Montréjeau et Toulouse. En Occitanie, cette liaison ferroviaire constituera une ligne pilote électrique/hydrogène. Objectifs : éprouver les avantages apportés par ces trains et identifier quelles sont les lignes où l’hydrogène constituera la solution la plus adéquate.
Un plan Hydrogène Vert ambitieux
Tous ces projets s’inscrivent dans la stratégie de la Région Occitanie. Ayant l’ambition d’être la première Région à énergie positive à l’horizon 2050, elle est d’ailleurs la toute première Région de France à se doter d’un plan Hydrogène Vert.
D’un montant de 150 millions d’euros pour la seule période allant de 2019 à 2030, ce plan ambitieux est réalisé par étapes. D’ici 2024, il prévoit la création d’un site de production massive d’hydrogène renouvelable, de 20 stations hydrogène, des trois rames électrique/hydrogène et la mise en service de 600 véhicules hydrogène lourds, utilitaires et légers. Entre 2024 et 2030, deux autres sites de production massive, 55 stations et plus de 3 000 véhicules s’ajouteront.
Couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur - production, distribution et usages -, ce plan bénéficie d’un soutien de l’État et de l’ADEME, l’Agence de la transition écologique. Son corollaire, Corridor H2, est soutenu à hauteur de 14,5 millions d’euros par l’Europe, ainsi que par la Banque Européenne d’Investissement au travers d’un prêt d’un montant de 40 millions d’euros, accordé à la Région Occitanie.