Pour la protection du lido de Frontignan, le Plan Littoral 21 apporte une nouvelle méthode, plus globale et durable. Avec le nouveau projet, finis les seuls épis dans la mer pour parer au plus pressé, et gagner quelques années. Une approche globale et durable est privilégiée pour ces travaux d’adaptation du lido aux effets du changement climatique. C’est cette méthode que le Plan littoral 21 souhaite promouvoir.
Rappelons que le lido de Frontignan est une fragile bande de terre, de 8 km de long et 1 km de large. Urbanisée à 80 %, elle compte environ 3 500 habitations, dont un nombre important de résidences secondaires. Un enjeu majeur d’aménagement du territoire se pose.
Délocalisation de certaines activités
La future recomposition spatiale du littoral est au cœur de la réflexion. Avec deux constats déjà partagés par les experts. D’une part, face à l’accentuation de l’érosion, certaines activités (campings, restaurants) et habitations devront s’adapter voire être délocalisées, au terme d’un processus de diagnostic et de concertation. D’autre part, après l’ère des ouvrages en dur, il faut désormais « faire appel à la revégétalisation, à la restauration des systèmes dunaires et au génie écologique », indique la Région.
L’urgence est bien là. Aux Aresquiers, partie non urbanisée du lido et sans protection des épis, la mer gagne 2 mètres par an. Soit 100 mètres en seulement 50 ans. Dans la partie urbanisée, l’évolution du trait de côte est certes stabilisée, grâce à la protection des épis. Mais le déficit sédimentaire, autrement dit le manque de sable, qui s’accentue, fait craindre un phénomène d’érosion y compris dans ces secteurs.
Le risque n’est pas neutre : Frontignan Plage est en zone rouge du PPRI (Plan de prévention des risques inondation) et les prévisions à l’échéance de la fin du siècle ne sont pas rassurantes. Les enjeux sont plus que jamais la protection des riverains et des activités économiques. Faudra-t-il adapter le bâti et les infrastructures, relocaliser l’habitat et les activités ? Les solutions restent à imaginer, concerter et financer.
La Région présentera à l’automne un plan d’actions pour l’adaptation du littoral au changement climatique, après une phase d’identification de solutions avec les élus du littoral d’Occitanie. Ces derniers sont d’ailleurs conviés à une réunion d’échanges à Montpellier, le 1er juillet.
Les maires et techniciens sont déjà convaincus du bien-fondé du PL 21.
La Région déjà mobilisée avant le lancement du Plan littoral 21 en 2016
Entre 2014 et 2020, le programme de travaux de 15 M€ a été engagé, répartis entre Sète agglopôle Méditerranée, maître d’ouvrage (20 %), l’Union Européenne (28 %), l’État (22 %), la Région (15 %) et le Département de l’Hérault (15 %). « Avec les lidos de Sète à Marseillan et de Frontignan, 70 M€ ont été mobilisés. Nous n’aurions pas pu réaliser ces travaux sans partenaires », insiste Yvon Iziquel.
L’effort doit bel et bien se poursuivre, en privilégiant à présent une approche durable. À ce titre, le Plan Littoral 21 arrive à point nommé.
Plan Littoral 21 : répondre aux nouveaux enjeux du littoral d’Occitanie
Engagé depuis 2016 par la Région Occitanie et l’État, le Plan littoral 21 est un programme d’investissement, d’animation et d’études pour accélérer la transformation du littoral vers un nouveau modèle de développement, en phase avec l’urgence écologique, la renaturation, la réhabilitation des stations balnéaires, les mobilités décarbonées, le tourisme durable, l’économie bleue, les énergies marines, le nautisme ou encore la lutte contre l’érosion du trait de côte. Il a permis la réalisation de plus de 550 projets portés par les collectivités littorales, l’État, la Région Occitanie et la Banque des Territoires, pour accompagner la transformation du littoral d’Occitanie.
Un second volet enclenche un nouveau milliard d’euros d’investissement sur la période 2021-2027.