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Comment faire pour que les vétérinaires ne désertent pas nos campagnes ? C’est l’une des questions étudiées dans le cadre du contrat de filières animales. Car, sans eux, l’activité d’élevage ne peut se maintenir. Or, en cinq ans, le nombre de vétérinaires ruraux a diminué de 15 % ; la faute à des conditions de travail très rudes. Un audit a été financé pour en savoir plus. « Il révèle que le maillage territorial tient encore en Occitanie, mais il y a des zones de tension comme dans l’Aude, et d’autres territoires où des inquiétudes apparaissent, comme l’Aveyron », explique Virginie Firmin, coordinatrice au Groupement technique vétérinaire Occitanie (GTVO). L’idée d’une « trousse de secours pour l’entrepreneur vétérinaire », pour améliorer leurs conditions de travail, a ainsi germé.
18 mois de concertation
En 2021, la Région a ainsi débloqué une première enveloppe de 200 000 € pour lancer 7 premiers projets du contrat de filières animales. Après 18 mois de concertation et d’ateliers auxquels ont participé de nombreux acteurs de toutes les filières animales, quatre axes prioritaires avaient été déterminés : améliorer le revenu des éleveurs, promouvoir un élevage durable et respectueux du bien-être animal, renforcer la diversité des systèmes et des territoires, et renouveler les générations des éleveurs.
Un pilier de l’agriculture
La démarche s’inscrit dans la droite ligne de l’ambition de la Région Occitanie depuis 2018 avec le Pacte Alimentation, la Stratégie pour une agriculture durable, puis le Pacte Vert (voir encadré). « L’élevage est un des piliers de notre agriculture. Au niveau environnemental, il contribue notamment à façonner nos paysages. Mais il offre aussi aux consommateurs des produits de proximité, sains et de qualité », insiste Vincent Labarthe, vice-président de la Région Occitanie en charge de l’agriculture.
Valorisation et bien-être
Le périmètre du contrat couvre l’amont comme l’aval : production, outils d’abattage, transformation, commercialisation et consommation. Autre exemple, celui de la valorisation de la peau des veaux élevés sous la mère en filière label rouge, très recherchée par la maroquinerie de luxe. Une vingtaine d’éleveurs et un abattoir du Lot sont concernés. « Nous sensibilisons tous les acteurs de la filière au fait que la peau ne doit avoir aucun défaut : piqûres, teignes, griffures, etc. La qualité du cuir passe par les méthodes d’élevage et d’abattage », explique Marlène Cournarie, technicienne de la Filière excellence cuir Nouvelle-Aquitaine (FECNA) à laquelle s’est associée l’Occitanie. « Ce qui veut dire qu’une attention particulière doit être apportée à l’animal. ». En clair, un contrat gagnant-gagnant, puisque ce travail concerne avant tout les bonnes conditions d’élevages et de bien-être des animaux.
Dès le début de la crise sanitaire, les élus régionaux d’Occitanie ont adopté le 20 juillet 2020 le « Pacte Vert ». Premier acte de ce « Green New Deal », l’alimentation, saine et équilibrée, accessible à tous et permettant aux producteurs de vivre décemment. C’est à cette occasion qu’un contrat de filière agro-alimentaire a également été adopté mais aussi un plan protéines végétales pour valoriser légumineuses, cultures respectueuses de l’environnement et rentables pour les agriculteurs.