Les actus

Transport à la demande : un service au plus près de chacun

Comment se rendre à son travail, à un rendez-vous médical ou au marché, quand il n’y a ni autocar, ni train et que l’on n’a pas de voiture ? La Région complète son offre de transports par le TAD (Transport à la demande) pour éviter les « zones blanches ». Une nouvelle ligne vient d’être inaugurée entre Saint-Blancard et Auch (Gers).

Le Transport à la demande, bonne alternative à la voiture, est très utile pour effectuer les derniers kilomètres d'un trajet

Aucune offre de transport collectif n’existait plus depuis l’arrêt de la ligne de bus Auch-Lannemezan (Gers) il y a une dizaine d’années. Seule solution restante pour les habitants, dont ceux d’une quinzaine de villages : la voiture via la route départementale 929.
Depuis le 1er février 2022, la Région Occitanie et la Communauté de Communes Val de Gers proposent une ligne de TAD (Transport à la demande), un système à mi-chemin entre l’autocar et le taxi, avec deux aller-retour par jour en semaine entre Auch et Saint-Blancard, au tarif unique de 2 €.
En un mois, 70 personnes ont déjà utilisé ce nouveau service régional. L’analyse des premiers chiffres montre que 40% ont emprunté le TAD pour une activité de loisirs (notamment le mercredi pour les jeunes), 22% pour aller travailler, 20% pour faire des courses et 18% pour se rendre à un rendez-vous, entre autres médical.

Zones rurales et de montagne

Le TAD Val de Gers inauguré en février rencontre un vif succès« Pendant plusieurs semaines, nous avons eu un jeune en stage à Auch qui le prenait tous les jours. Une dame, qui se rend à son travail, est devenue une habituée. Les lycéens de Masseube sont aussi contents, et le CLIC de Mirande nous a contactés pour s’assurer que le transport était aussi accessible aux personnes à mobilité réduite », raconte Blandine Dewynter, responsable du Pôle Aménagement et Développement territorial à la Communauté de Communes Val de Gers qui a mis en place ce TAD en partenariat avec la Région Occitanie.

« On espère également qu’aux beaux jours les touristes en profiteront, par exemple pour venir au festival Welcome in Tziganie de Seissan ou aller passer des vacances au camping de Masseube ». Pour l’heure, 79 Communautés de communes proposent des transports à la demande, c’est-à-dire plus d’une sur deux en Occitanie, pour les habitants des zones rurales, de montagne et péri-urbaines.

Réservation jusque la veille

Comment fonctionnent les TAD ? Le principe est simple : il suffit de réserver sa navette par téléphone au plus tard la veille vers 16h ou 17h (en fonction des territoires). Un chauffeur vient ensuite prendre le demandeur à son domicile ou au plus proche de chez lui, sur un point d’arrêt prédéfini. Là aussi la formule dépend du territoire. L’itinéraire est ensuite construit en fonction des réservations des usagers. C’est en cela que le TAD se distingue des autres transports collectifs : il faut le réserver (ce qui apporte une garantie à l’usager) et la navette n’emprunte pas le même trajet tous les jours.

Dans nos territoires ruraux excentrés, avoir un moyen de transport est essentiel, même vital. Le service public doit proposer à chaque habitant d’Occitanie une solution. Pour nous, il s’agit aussi de rester attractifs car nous sommes persuadés d’être les territoires de demain. Par ailleurs, le TAD est un service de proximité respectueux de l’environnement et inclusif puisqu’ouvert à tous.

Blandine Dewynter, de la Communauté de Communes Val de Gers.

2€ le trajet

Chiffres clés

1,5 million d’euros
ont été investis par la Région Occitanie dans le transport à la demande (TAD) en 2022.
70 000 voyages
ont été organisés par le TAD en 2020
40 000 usagers
ont utilisés le TAD en 2020
860 000 km
ont été parcourus grâce aux TAD régionaux en 2020

L’enjeu est important en Occitanie, qui est l’une des régions les moins densément peuplées de France. 98 % de la mobilité en milieu rural y est liée à l’usage de véhicules individuels, notamment pour effectuer les « derniers kilomètres ». « Depuis trop longtemps, ce problème a été pudiquement ignoré », estime Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie en charge des transports. « Il nous faut trouver la bonne articulation pour venir en aide aux habitants du monde rural et des zones périphériques qui expriment aujourd’hui un sentiment d’abandon ». Ces parties du territoire où l’on ne trouve pas de transport en commun font l’objet de toute l’attention de la Région Occitanie - qui a repris la compétence « transport » des Départements en 2017 -, encore plus en cette période de la flambée des prix du carburant.

C’est pourquoi la Région a souhaité, en partenariat avec les Communautés de Communes, un service de transport à la demande universel ouvert à tous (et pas uniquement aux personnes âgées ou handicapés) et accessible à un prix modeste (plafonné à 2€ le trajet). Un choix politique fort et assumé puisque la Région prend financièrement à sa charge 70% du déficit généré par cette nouvelle offre de service public.