L’Occitanie est l’une des régions les plus exposées aux effets du changement climatique. La hausse des températures et la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes, avérées, accentuent la pression sur sa ressource en eau. Cette tension constitue un défi, car elle accroît les risques non seulement sur l’environnement et la biodiversité, mais aussi sur la disponibilité de l’eau pour ses usagers, alors que la région accueille 40 000 nouveaux habitants chaque année.
Une concertation avec tous les acteurs
Dans ce contexte, la Région souhaite se doter d’une feuille de route qui renforcera son action dans la gestion de la ressource. Elle a ainsi a lancé ce 14 novembre une concertation, en vue de définir avec les citoyens, les professionnels et les acteurs de l’eau les axes du nouveau Plan régional de l’eau, qui sera soumis au vote des élus régionaux en juin prochain.
Posant la question de l’eau et des solutions pour demain, cette concertation durera jusqu’au printemps. Des ateliers et des temps d’échanges permettront à toutes et tous d’exprimer leurs besoins, leurs regards et leurs solutions pour que soit mise en place une gestion durable et partagée de l’eau. Favoriser les économies d’eau, repenser la gestion des infrastructures hydrauliques, mettre en œuvre des techniques innovantes… Ce sont autant de thématiques qui pourront être envisagées.
Un lancement dans un lieu symbolique
Le coup d’envoi de cette concertation a été donné le 14 novembre par Carole Delga, la présidente de Région, à Mauguio, en présence de l’écrivain Erik Orsenna à l’occasion de la présentation des travaux d’Aqua Domitia depuis la station de pompage faisant la jonction entre le canal Philippe-Lamour et les ouvrages réalisés au cours de ces dix dernières années pour faire le lien avec le fleuve Orb notamment. Un ouvrage et un lieu symboliques.
La Région déjà très engagée dans la gestion durable de l’eau
Le nouveau Plan régional de l’eau s’inscrit dans le droit fil des actions menées par la Région depuis 2016. Engagée dans une gestion durable de l’eau, elle met déjà en œuvre un mix de solutions. Premier volet : la restauration des zones humides, des espaces naturels fragiles qui constituent pourtant un des meilleurs atouts pour améliorer la qualité de l’eau, recharger des nappes et protéger contre les crues.
Ainsi, dans le cadre de l’Entente pour l’Eau du bassin Adour-Garonne, la Région a financé 21 projets, portant ensemble sur la restauration de 1 700 ha de zones humides et la renaturation d’autres le long des rives de cours d’eau. Dans le même esprit, elle déploie un plan de renaturation des sols. 620 000 arbres ont été plantés depuis 2019 et, l’an prochain, 2 800 m² seront renaturés au lycée Pierre de Fermat de Toulouse et 50 arbres plantés.
Deuxième volet : la sécurisation de l’approvisionnement en eau. Outre un accompagnement technique et financier proposé aux acteurs régionaux, la Région a lancé, là encore dans le cadre de l’Entente pour l’eau du bassin Adour-Garonne, un appel à projets EC’EAU, promouvant la réutilisation d’eau. Vingt-deux dossiers seront financés, pour un volume cumulé de réutilisation de 1 million de m3 par an.
Troisième volet : la mise en place du réseau hydraulique régional (RHR). Il sécurise actuellement l’approvisionnement en eau de près de 250 communes de l’Aude, du Gard et de l’Hérault. Aussi, la Région souhaite à présent l’étendre. Objectif : constituer à terme un RHR exemplaire, répondant comme d’autres dispositifs instaurés par la Région, tels que le Contrat Agriculture Durable, à l’ensemble des enjeux de la transition écologique et énergétique.