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Les lycées agricoles au top de l’innovation

En Occitanie, les lycées agricoles innovent et préparent les jeunes à l’agriculture et l’alimentation de demain. Un appel à projets lancé en 2018 par la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée les accompagne dans cette démarche et renforce leur mission d’expérimentation.

En Occitanie, 68 établissements d'enseignement agricole forment aux métiers de l'agriculture
En Occitanie, 68 établissements d’enseignement agricole forment aux métiers de l’agriculture

L’agriculture de demain se construit dès aujourd’hui ! Et notamment via la formation des futurs agriculteurs, dispensée dans un des 68 établissements d’enseignement agricole que compte l’Occitanie. Pour y encourager l’innovation, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée a lancé, en 2018, un Appel à Projets Innovants (API) auprès des lycées agricoles publics. Objectif : montrer aux futurs agriculteurs de nouvelles pratiques en faveur d’une agriculture durable et aux agriculteurs déjà installés que ces innovations sont viables et peuvent les intéresser.

Le cercle vertueux de l’aquaponie

En Lozère, le lycée d’enseignement général et technologique agricole (LEGTPA) de La Canourgue s’inscrit dans une démarche innovante, l’aquaponie. Baptisé Apiva (AquaPonie Innovation Végétale et Aquaculture), ce projet, financé par la Région Occitanie dans le cadre de l’appel à projets innovants à hauteur de 25 000 € [1], vise à démontrer « la faisabilité technico-économique d’associations de poissons et de plantes comestibles », pour réduire les besoins en eau du milieu naturel, rejets de poissons et obtenir une eau d’élevage de qualité piscicole.

Témoignage

Dans le cadre de l’expérience Lombritek, nous pratiquons le lombri-compostage. Les boues de la pisciculture sont traitées avec des moyens mécaniques. Le compost est utilisé dans le cadre d’une culture en aquaponie (un système qui unit la culture de plantes et l’élevage de poissons). Les rejets des poissons viennent enrichir le sol afin de cultiver des fruits et légumes.

Olivier Martin, directeur de l’établissement

 

Les panneaux photovoltaïques au service du séchage

Le séchage en grange permet de sécher le foin à l’abri du soleil et de la pluie
Crédits : Lycée agricole de Saint Gaudens

En Haute-Garonne, plusieurs projets ont été lancés à la ferme de Saint-Médard, exploitation du lycée agricole de Saint-Gaudens. Et ils portent déjà leurs fruits. La Région a ainsi financé un projet innovant de séchage du foin en grange. Le bâtiment, couvert de panneaux photovoltaïques, permet, grâce à un ventilateur, de faire circuler l’air chaud sous des caillebotis qui reçoivent le foin.

Résultat : « Avec moins d’actions mécaniques et moins de temps passé au soleil, le foin est de meilleure qualité », explique Vincent Labart, le directeur de l’établissement.

Le lycée a aussi repris la tradition de la transhumance. Ses élèves ont participé aux Pyrénéennes, foire agricole, dont la 12ème édition s’est tenue du 16 au 19 septembre à Saint-Gaudens. Les élèves ont pris soin des animaux, mais ont aussi assuré la promotion des produits régionaux sur les stands.

 

Développer les circuits courts

Pour garantir la qualité des produits alimentaires tout en rémunérant les producteurs, les circuits courts sont une des solutions encouragées par la Région, notamment via son Pacte pour une alimentation durable. Dans cette optique, le lycée de Saint-Gaudens s’est aussi équipé d’une Farm Lab, pour transformer le lait des 80 vaches en yaourts et crèmes desserts vendus sur le secteur. « Notre exploitation peut devenir source d’inspiration pour les agriculteurs. Et nous montrons aux élèves qu’une autre approche de l’agriculture est viable », confirme le directeur.

Crédits : Lycée des territoires- Le Montat

Au lycée des Territoires de Cahors cette fois, une nouvelle option Alimentation-Nutrition-Territoire a été mise en place et un chalet de vente a ouvert. Une station expérimentale trufficole a été développée. Une initiative qui intéresse le chef Thierry Marx. Il a noué un partenariat avec le lycée des Territoires. Dès cette rentrée, des premiers échanges ont eu lieu pour créer une filière qui ira « de la fourche à la fourchette ».

 
 
 
 
 

Une production sous signe de qualité développée à partir d’un lycée

La Région incite aussi à valoriser les produits locaux. En Lozère, au lycée Rabelais de Saint-Chély-d’Apcher, la ferme a été organisée autour du troupeau vaches laitières, pour répondre au cahier des charges de l’AOP Laguiole et adhérer à la Coopérative Jeune Montagne.

À Mirande, le lycée agricole a largement contribué à la promotion de la race bovine mirandaise. Une marque commerciale a été créée et déposée à l’INPI. 19 agriculteurs se sont engagés dans un cahier des charges et une quinzaine de bouchers du Gers commercialisent la viande. Le soutien de la Région permet de financer un magasin à la ferme sur l’exploitation du lycée qui montre aux jeunes éleveurs tout l’intérêt de valoriser en circuit court ou en vente directe les produits de marque.

Témoignage

Ce projet a permis au lycée de jouer son rôle d’animateur du territoire et nous sommes devenus incontournables dès qu’il s’agit de la race mirandaise. Nous sommes convaincus d’avoir en main tous les éléments pour créer le douzième AOP de France en produit animal, pilotée par un lycée agricole régional. Les élèves sont aussi impliqués dans le projet du Parc naturel régional d’Astarac, dont la race bovine mirandaise pourrait devenir l’égérie.

David Vaugon, directeur du lycée agricole de Mirande

Un « Pacte Vert » pour réussir la transition écologique en Occitanie

La Région Occitanie a adopté en novembre 2020, un « Pacte Vert » dont l’objectif est notamment d’accélérer la transition écologique tout en construisant un modèle plus juste et plus solidaire. Ce plan d’actions, élaboré avec les habitants d’Occitanie, complète notamment le Pacte pour une alimentation durable dans le sens d’une alimentation saine, d’une agriculture responsable et d’une autonomie alimentaire en Occitanie.

[1Le projet Apviva est réalisé en partenariat avec l’Université de Montpellier, dans le cadre d’une Licence de l’eau. Il est piloté par Catherine Lejolivet, enseignante en aquaculture, poste financé par la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF)