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L’ Occitanie engagée pour les droits des réfugiés, sur terre comme en mer

Depuis plusieurs années, l’Occitanie agit pour l’accompagnement des demandeurs d’asile et des réfugiés dans ses territoires. En coorganisant, à l’initiative du Parlement de la Mer, les 1ères Assises du droit de la mer & des solidarités maritimes en octobre à Montpellier, elle a également réaffirmé son engagement pour la protection des vies humaines en Méditerranée.

Plus de 30 000 personnes ont péri depuis dix ans en tentant la traversée de la Méditerranée depuis les côtes libyennes et tunisiennes vers les rives européennes. « Tant de morts, c’est insoutenable, soupire Jean-Pierre Lacan, porte-parole régional de SOS Méditerranée et vice-président du Parlement de la mer de la Région Occitanie. La Méditerranée ne doit pas être un cimetière. Un jour, les historiens qui se pencheront sur cette histoire maritime terrible nous demanderont qui est responsable. Nous pourrons dire qu’on a fait notre part. Porter secours, c’est notre raison d’être. »

Depuis 2016, 41 000 personnes ont été secourues grâce à l’action de SOS Méditerranée.

Avec le bateau l’Aquarius, puis l’Océan Viking, 41 000 personnes ont été secourues depuis la première opération de sauvetage de l’association, le 7 mars 2016. "Il est de notre responsabilité collective de placer les vies humaines au dessus de toute question politique" rappelle Didier Codorniou, Vice-Président de la Région Occitanie en charge de la Méditerranée et Président du Parlement de la Mer. C’est au nom de ses valeurs humanistes que la Région Occitanie est, depuis 2016, un partenaire engagé auprès de SOS Méditerranée, avec plus de 580 000 € de subventions versées au total. La Région a été une des premières à rejoindre, en janvier 2021, la plateforme des collectivités solidaires de SOS Méditerranée qui rassemble désormais plus de 120 collectivités.

Accueillir dignement et favoriser l’intégration

Poursuivant une politique d’accueil et d’ouverture, la Région soutient également les acteurs du territoire qui accompagnent les demandeurs d’asile et les réfugiés. Depuis 2017, un dispositif régional a permis d’aider plus de 22 000 personnes et de soutenir plus de 130 projets.

Je ne peux imaginer la douleur d’être forcé à l’exil, de quitter les siens. L’Occitanie porte des valeurs humanistes plaçant les femmes et les hommes au cœur de ses priorités. Elle prend sa part en permettant aux demandeurs d’asile et réfugiés d’être accueillis convenablement, de maîtriser la langue française, de se former pour trouver un emploi, de s’intégrer à la République.

Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie.
Pour faciliter l’intégration, des cours de français sont proposés au centre d’accueil pour demandeurs d’asile.

En 2023, un collectif d’associations, dont fait partie Pyrénées Terre d’Accueil, a reçu une aide pour améliorer les conditions d’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés. Céline Algans, directrice de l’association basée à Tarbes et Lannemezan (Hautes-Pyrénées), détaille l’utilité de la subvention. « Cela nous a aidé à financer 440 heures de cours collectifs de français langue étrangère, 425 consultations individuelles avec un psychologue dont 212 avec interprétariat, 45 ateliers de remobilisation par l’activité physique. »

Tous les cours de français ont lieu à Tarbes mais ce n’est pas un problème, même pour les étrangers hébergés à Lourdes ou à Lannemezan, grâce à l’aide aux transports de la Région. Le tarif SolidariO’ est en effet accordé aux demandeurs d’asile et aux réfugiés pendant les deux ans suivant l’obtention de leur statut. Il permet, pour une période de six mois renouvelables, 20 trajets gratuits puis 75 % de réduction en illimité sur les bus liO et les TER.

Nouvelles arrivantes dans le magasin de vêtements du centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Lannemezan.

« Au moins 70 % des demandeurs d’asile qui obtiennent leur statut de réfugié restent dans les Hautes-Pyrénées, surtout s’ils sont venus en famille, parce que le département a des possibilités de logement, explique Céline Algans. On les accompagne dans l’ouverture de leurs droits. Ceux qui sont autonomes arrivent à travailler rapidement, notamment dans le secteur du tourisme ou de l’hôtellerie-restauration. » La directrice insiste sur l’importance que la Région poursuive son engagement. « Sans les aides de la Région, on ne pourrait pas répondre à tous les besoins. »

Bon à savoir

Comprendre les différents statuts

• Les réfugiés sont les étrangers reconnus officiellement comme bénéficiaires du droit d’asile en raison des persécutions qu’ils subissaient ou pourraient subir dans leur pays ; leur vie et leur sécurité y sont menacées à cause de leur race, religion, nationalité, genre ou orientation sexuelle, appartenance à un certain groupe social, opinions politiques, engagement militant… Le statut de réfugié donne droit à un titre de séjour de dix ans.

• Les demandeurs d’asile sont les étrangers en attente d’examen de leur dossier par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).

• La protection subsidiaire est attribuée à une personne qui ne remplit pas les conditions d’obtention du statut de réfugié et qui prouve qu’elle est exposée dans son pays à un risque de peine de mort ou exécution, torture ou traitements inhumains ou dégradants, menace grave contre sa vie ou sa personne… Le titre de séjour délivré est alors d’une durée maximale de 4 ans.