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Les attaques informatiques n’épargnent ni les particuliers, aux données piratées, ni les entreprises, rançonnées (une sur deux a été victime d’une cyberattaque). Les cybercriminels ont paralysé des hôpitaux, mis en difficulté des États et organismes publics. Pour prévenir et gérer les attaques, la cybersécurité constitue donc un domaine critique d’expertise et porteur d’emplois. Si bien que le nombre de personnes mobilisées par la cybersécurité devrait doubler en Occitanie, de 3 000 à 6 000 dans les deux ans selon une étude régionale.
Joffrey Nurit, cofondateur et directeur technique du Montpelliérain Merox (sécurité des noms de domaines), confirme l’essor : « Nous doublerons notre effectif de six personnes à cet horizon. » Encore méconnue, la cybersécurité recouvre une palette de métiers plus ou moins techniques : analyste, chef de projet, architecte cybersécurité, security operation manager, security product manager, ingénieur cybersécurité, administrateur réseaux et sécurité, incident response manager ou pentesteur (il mène des tests d’intrusion). 15 000 postes seraient vacants en France, informer est donc capital pour susciter des vocations.
En Occitanie, une forte ambition
Pour positionner l’Occitanie parmi les leaders en France, la Région a bâti une stratégie régionale cybersécurité. « Elle se décline dans le contrat de filière numérique doté de 150 millions d’euros comprenant de nombreuses actions destinées à la cybersécurité et dans Cyber’Occ, un centre de réponse gratuit pour les petites et entreprises et collectivités », affirme le conseiller régional Marc Sztulman, président de Cyber’Occ. « L’Occitanie a la chance de compter près de 200 entreprises spécialisées, au rayonnement européen certain. Comme le souligne la présidente Carole Delga, l’avenir de la cybersécurité, c’est l’avenir de toutes les filières. »
En Occitanie, la cybersécurité est un terrain d’exploration pour une quarantaine d’universités, écoles et laboratoires, et d’une série d’organismes professionnels (Numeum, Cyber’Occ, Digital 113, Primus, La Mêlée, Hexatrust, l’Institut Cybersécurité Occitanie). Aux 200 entreprises spécialisées s’ajoutent des centaines de sociétés de services, conseils et éditeurs de logiciels, de la start-up au grand groupe, travaillant aussi sur la cybersécurité.
Un contrat régional de 150 millions d’euros pour la filière numérique
En Occitanie, l’univers numérique concerne 20 000 entreprises et 110 000 emplois [1], autant que la filière aérospatiale. Mobilisée, la Région a signé fin septembre avec les organisations Digital 113, Numeum et La Mêlée, le Contrat de filière numérique doté de 150 millions d’euros entre 2023 et 2027. Il vise le développement des infrastructures, des usages, de l’économie numérique, de la formation, de l’innovation et la recherche et prévoit en particulier des appels à manifestation d’intérêt sur les sujets stratégiques comme la cybersécurité et l’intelligence artificielle, mais aussi l’intensification de la formation des demandeurs d’emplois dans le numérique.
Expertises et compétences
Les compétences régionales s’affichent le 30 novembre au salon toulousain CBC. Prestataire de services en gestion de crise et sécurité de l’information, Great-X y présente sa Room 42, basée au centre d’innovation B612 à Toulouse. En simulant grandeur nature des cyberattaques, elle forme des équipes techniques ou managériales. « Nous avons d’abord travaillé des scénarios bancaires, puis une dizaine de scénarios différents dont l’aérospatiale », explique le directeur Thibault Roux. Elle a déjà formé des auditeurs cyber en trois mois en lien avec Pôle Emploi, et présente au salon le jeu inédit sur plateau Cyber Crisis.
De son côté, la filiale Cyblex Technologies (Labège) du Castrais IMS Networks (Labège) a conçu la plateforme Custocy, soutenue par la Région. « Nous intégrons l’intelligence artificielle dans les outils de sécurité », explique Simon Bonnin, qui, à 27 ans, travaille depuis plusieurs années dans l’entreprise après un Bac+2 réseaux et télécoms. « J’ai pu y progresser. Si un socle formation informatique est utile, l’expérience et la pratique sont très importants. Le secteur évolue énormément, il faut rester en veille. » Joffrey Nurit (Merox) remarque : « Le bagage technique est important, mais j’ai déjà accompagné des personnes en reconversion. Nous avons des liens approfondis avec des écoles et l’alternance marche bien. Un ancien stagiaire est même devenu un des directeurs. »
Une plateforme pour attirer et garder les talents en Occitanie
Récemment lancée dans le cadre du contrat de filière numérique, la plateforme web Talents Occitanie fait connaître aux talents de la Tech les opportunités de carrière et d’emploi et connecte les candidats aux entreprises qui recrutent dans la région. Des centaines de talents ont déjà déposé - gratuitement et confidentiellement - leurs CV.