L’essor d’une filière industrielle de la santé en Occitanie est un enjeu majeur pour la Région. Celle-ci appuie depuis des années via ses aides aux entreprises des projets innovants et ambitieux comme celui d’Ipsophène à Toulouse (31). Créatrice d’une usine de production du principe actif de paracétamol, la jeune entreprise bénéficie d’une aide régionale totale de 4,2 millions d’euros, y compris une participation au capital de l’Agence régionale des investissements stratégiques Aris.
Un appui déterminant pour Jean Boher, président d’Ipsophène : « Avoir l’Aris dans nos premiers actionnaires a vraiment aidé à boucler le tour de table de notre investissement de plus de 30 millions d’euros. Après les phases d’aménagement, test et certification, nous pourrons lancer la production en continu, en première mondiale, au second semestre 2025. Nous visons 4 000 tonnes par an à plein régime. » Ipsophène emploiera 40 personnes dès son démarrage et le paracétamol produit sera 100% européen, l’intégralité des fournisseurs étant installés dans l’Union européenne.
Priorités à l’innovation et l’emploi
L’emploi profite aussi de l’important investissement à Toulouse du laboratoire allemand Evotec, qui a inauguré en septembre une usine capable de fabriquer 5 millions de doses d’anticorps monoclonaux par an. Un choix qui illustre la place stratégique internationale de l’Occitanie. La Région a apporté à cette opération créatrice de 135 emplois 6 millions d’euros en avance remboursable et subvention d’investissement.
Outre le soutien aux projets industriels, l’innovation est aussi une clé de réussite des projets santé. Dans le Contrat de filière santé, la Région souhaite accompagner la création de 100 jeunes entreprises très innovantes et à fort potentiel d’ici à 2028. Elle a soutenu par exemple la biotech toulousaine Genoskin, qui développe en laboratoire des échantillons de peau humaine (avec le consentement éclairé du donneur) pour mener des tests en santé, cosmétiques et chimie.
Outil capital, le Fonds Souverain Régional de 400 millions d’euros étoffe ses participations. Il a notamment injecté 1 million d’euros dans les entreprises toulousaines REEV et X-Pressure, ainsi que 300 000 euros et 750 000 euros respectivement chez les pépites héraultaises DiappyMed et Womed. Leurs solutions font avancer la santé au quotidien. Les orthèses intelligentes de REEV assistent la marche des victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC), de malades atteints de sclérose en plaque ou de paraplégiques. Le capteur connecté et les algorithmes de X-Pressure diagnostiquent les hydrocéphalies qui touchent 10 % des personnes de plus de 80 ans, entraînant des troubles de la marche et une perte d’autonomie. L’application mobile de DiappyMed utilise l’intelligence artificielle pour calculer la bonne quantité d’insuline à injecter aux diabétiques, tandis que le système de libération de médicaments de Womed permet de mieux traiter les maladies de l’utérus, dont l’endométriose qui touche une femme sur dix.