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Raréfaction de la ressource, réchauffement climatique, crise sanitaire, coût du gasoil… La pêche et la conchyliculture, deux filières traditionnelles du littoral de l’Occitanie, n’échappent pas à une crise conjoncturelle sans précédent. Pour garantir leur pérennité, la Région et l’État leur consacrent la 5e édition de son Appel à projet « Avenir Littoral », du Plan Littoral 21.
L’ambition est simple : « tisser des liens entre la pêche, la conchyliculture et l’écosystème de l’innovation, et faire d’elles des filières d’avenir vers lesquelles les jeunes ont envie de s’orienter », explique Carole Delga, présidente de la Région, qui rappelle l’importance de créer de l’emploi dans ces filières. « L’intérêt est de faire émerger et financer des solutions concrètes et innovantes conçues par et pour les acteurs du territoire, pour accélérer la transition écologique, énergétique et économique du littoral Occitanie », ajoute Pierre-André Durand, préfet de la région.
Trois lauréats, porteurs de solutions réplicables pour les filières pêche ou conchyliculture, sont ainsi récompensés cette année.
Faire de la prolifération des méduses un avantage
Intitulé « Medus’Oc », le premier projet est porté par l’entreprise Seaneo (Perpignan) en particulier avec les professionnels de la pêche. Son objectif : face à la prolifération des méduses sur les lagunes méditerranéennes d’Occitanie et en mer qui impacte la pêche, identifier des pistes de valorisation dans différents domaines. Pour cela, l’entreprise valorise cette surabondance en utilisant leurs propriétés biochimiques à des fins pharmaceutiques, cosmétiques, médicales voire énergétiques et agroalimentaires. « Et à terme apporter une solution alternative bénéfique aux professionnels de la pêche et aux acteurs économiques locaux en développant une nouvelle filière de pêche », explique Clément Larrouy, ingénieur et chef de projet de Seaneo. Medus’Oc a une double fonction : le projet permettra d’alimenter les connaissances scientifiques sur le sujet, notamment avec la collaboration de l’Université d’Aix-Marseille, équipée d’une unité de recherche sur les méduses et trouver de nouveaux débouchés économiques pour la filière pêche et les pêcheurs.
Réduire la mortalité des huîtres
Développer des pratiques d’élevage d’huîtres innovantes pour en réduire le taux de mortalité. C’est l’ambition du second projet lauréat, intitulé « Seavolution », et porté par Seaducer (Sète). « Cet été, le taux de mortalité des huîtres commerciales a atteint des sommets, dû essentiellement aux maladies qui touchent l’ostréiculture », rappelle Jérôme Bosmans, fondateur et directeur R&D de Seaducer. Sa solution consiste à modifier la méthode d’élevage, en accentuant la période dite d’exondation (sortie de l’eau des huîtres pour stopper leur croissance) et le roulage (remuer les huîtres), pour assurer leur survie. Pour mener à bien ce projet, Seaducer s’est entouré d’acteurs experts dans leurs domaines, dont Medithau, entreprise de la famille Tarbouriech, et le professionnel ostréicole Guy Sanchez.
Valoriser les déchets coquilliers
Troisième lauréat de l’appel à projet « Avenir Littoral » : l’entreprise spécialisée dans la valorisation intégrale des eaux usées NXO Engineering (Cournonsec) et son projet « Strulitt’ », dont l’objectif est de valoriser les déchets coquilliers issus de la conchyliculture. « Combinés à une eau prétraitée, ces déchets peuvent générer un substitut aux engrais fertilisants traditionnels, plus écoresponsable et utilisable en aquaculture, notamment pour la production de microalgues », précise César Narvaez, fondateur et directeur général de NXO Engineering. Les déchets coquilliers jouent également un rôle pour la filière d’assainissement. « Ils peuvent en effet altérer l’impact du gaz toxique produit lors du processus d’épuration des eaux usées ou de production de biogaz », conclut César Narvaez.