Près de l’écluse de Mandirac (Aude), le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée pilote un chantier d’insertion de charpenterie de marine exemplaire. C’est le seul en France à avoir une telle démarche ! Si le chantier est axé sur l’insertion professionnelle, il œuvre aussi à la préservation du patrimoine maritime et fluvial languedocien. La Région participe au financement de cette action [1] qui mêle emploi et intérêt patrimonial.
Des bateaux qui restaurent les hommes
Aider les personnes éloignées de l’emploi à revenir dans la vie active, c’est l’objectif du chantier d’insertion dirigé par Yann Pajot, charpentier de marine et expert auprès de la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) [2]. Le programme de réinsertion accompagne les bénéficiaires pour leur remettre le pied à l’étrier et leur redonner confiance pour la suite.
Pour Yann Pajot, c’est aussi un moyen de transmettre un savoir-faire. Les techniques traditionnelles de charpenterie de marine sont enseignées aux équipes du chantier d’insertion. Ces derniers se réjouissent d’apprendre à sauver des bateaux anciens d’intérêt patrimonial, comme le confirme Anthony, qui a rejoint récemment le chantier : « Participer au sauvetage de ce monument chargé d’histoire est plus enthousiasmant que de fabriquer la charpente d’un toit ! ».
L’Espérance au chantier d’insertion
Construit en 1881 par une famille de pêcheurs agathois, L’Espérance devrait achever sa restauration d’ici fin 2023. Il s’agit du dernier bateau-bœuf [3] de la Méditerranée française d’intérêt patrimonial, récupéré en l’état d’épave dans l’Hérault. Les travaux de restauration de ce voilier inscrit aux Monuments historiques ont démarré en 2020 et ont nécessité l’utilisation de techniques traditionnelles pour le préserver. Le bateau sera réarmé à la voile par la ville d’Agde (Hérault) qui en est propriétaire.