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LGV : le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest accélère

Le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest, ou « GPSO », va désenclaver l’Occitanie ainsi que le sud de la Nouvelle-Aquitaine et s’inscrit dans la décarbonation des mobilités. Après des années de travail, le projet connaît une accélération décisive.

327 km de lignes ferroviaires nouvelles à grande vitesse, pour décarboner les mobilités et doper l’attractivité de l’Occitanie. Voilà l’objectif du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). GPSO, c’est la création d’une ligne nouvelle à grande vitesse pour relier Toulouse à Bordeaux, d’une autre ligne entre Bordeaux et Dax, et la réalisation de voies supplémentaires sur la ligne existante, au nord de Toulouse et au sud de Bordeaux. Un projet ambitieux, chiffré à 14 milliards d’euros.

Un trajet Toulouse-Paris en 3h10 au lieu de 4h10 actuellement, voilà la promesse de cette nouvelle ligne à grande vitesseÀ quoi servira le GPSO ? Il fera tout d’abord gagner 1h sur le trajet Toulouse-Paris. Ce dernier s’effectuera en 3h10, au lieu de 4h10 aujourd’hui. Le nombre d’allers-retours quotidiens passera de 7 à 16 ! Ce gain de temps sera un atout pour l’économie régionale, encourageant l’implantation de nouvelles entreprises et d’habitants nouveaux.

Mais ce n’est pas tout. Trait d’union entre Atlantique et Méditerranée, desservant 17 millions d’habitants et quelque 800 000 entreprises, le GPSO permettra plus globalement « d’insérer Toulouse et la Région Occitanie dans le réseau européen à grande vitesse », explique Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.

À l’inverse, sans ce projet, « l’Occitanie serait exposée au risque de décrochage vis-à-vis d’autres métropoles du sud de la France », déjà connectées au réseau à grande vitesse. Le projet diffusera enfin l’effet grande vitesse sur tout le territoire régional, par une forte interconnexion entre les TGV et les trains régionaux (gare nouvelle Montauban/Bressols). La LGV nous concerne donc toutes et tous.

Un projet mature et financé

Les premiers TGV entre Toulouse et Bordeaux circuleront à l'horizon 2030Où en est-on ? Le projet a été déclaré d’utilité publique (feu vert administratif pour le déclenchement du chantier) en 2016. Tout s’accélère en 2021. Le plan de financement du GPSO a été bouclé par toutes les parties prenantes et signé le 14 mars. L’État participera à hauteur de 40 %, l’Union Européenne devrait le faire à hauteur de 20 % (près de 40 millions d’euros ont déjà été accordés) et les collectivités de 40 %. La Région Occitanie prendra à sa charge 41 % du montant dévolu aux collectivités, soit 1,2 milliard d’euros pour le GPSO et 401 millions d’euros pour la ligne Montpellier-Perpignan (lire encadré).
Le 4 juillet, le 1er conseil de surveillance du projet, associant toutes les collectivités, l’État et la SNCF, votait un premier budget.
Les premiers coups de pelle sont programmés en 2024, pour une première circulation à l’horizon 2032.

Une ligne à grande vitesse, c’est plus de trains régionaux

La création de cette nouvelle ligne permettra d'augmenter le nombre de trains du quotidien sur la ligne actuelleCertains s’opposent au projet, affirmant qu’il faudrait prioriser les trains régionaux et le fret ferroviaire. Un argument infondé : pour développer les trains régionaux et le fret, des « sillons » ferroviaires supplémentaires sont indispensables. Ce qui est impossible aujourd’hui, avec le seul et unique axe actuellement en service entre Bordeaux et Toulouse. La création d’une seconde ligne, dédiée à la grande vitesse, va, en revanche, libérer de la capacité sur les lignes existantes. L’argument est aussi valable pour la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP).
 

Après des années de combat, les LGV Toulouse-Bordeaux et Montpellier-Perpignan vont libérer les voies pour développer les trains du quotidien, notamment les "RER" toulousain et du littoral

Carole Delga

LNMP : un premier tronçon Montpellier-Béziers prévu pour 2034

On appelle « chaînon manquant » le projet de Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan, dite LNMP (coût prévisionnel : 5,5 Md d’euros). La desserte à grande vitesse arrive en effet à Montpellier depuis Lyon, et à Perpignan depuis Barcelone. Entre Montpellier et Perpignan, seule la ligne ferroviaire historique existe. Les TGV peuvent bien sûr y circuler, mais pas à grande vitesse.
Comme pour le projet GPSO, il s’agit de doubler l’axe ferroviaire actuel par une nouvelle ligne dédiée à la grande vitesse. Le projet LNMP est moins avancé que GPSO. Alors que le GPSO est déclaré d’utilité publique, la LNMP a fait l’objet d’une enquête publique de décembre 2021 à janvier 2022. Le début des travaux est prévu en 2030, pour un premier tronçon Montpellier-Béziers (coût prévisionnel : 2,04 Md d’euros), dont la mise en service est espérée à l’horizon 2034. C’est la partie du projet la plus avancée. La Région et l’ensemble des collectivités locales comptent sur la mise en œuvre du tronçon entre Béziers et Perpignan immédiatement après.