Avec ses 700 artistes participants attendus et une journée de plus au calendrier, les Journées des Ateliers d’Artistes se déploient cette année sur un week-end entier, les 14 et 15 octobre.
Un temps supplémentaire offert au public pour approcher différemment la création contemporaine et aller à la rencontre des artistes à l’endroit-même où l’œuvre se crée : chez eux, dans leur atelier, et de plus en plus dans des espaces de travail partagés. En effet, les artistes sont aujourd’hui nombreux à faire le choix de rejoindre un atelier collectif pour répondre aux exigences de leurs pratique. Plus spacieux, plus visibles, ils leur permettent de mutualiser l’outillage, réduire les couts de production, partager l’expérience et les réseaux, rompre l’isolement.
Chaque atelier obéit à ses propres règles de fonctionnement et à son propre modèle économique. Grace au
développement d’activités annexes, stages, ateliers, micro-événements, accueil de publics ou d(artistes en résidence… ils font partie intégrante de l’écosystème culturel, tissent des liens avec les habitants, impulsent une nouvelle dynamique, participent à la mutation des quartiers et des bourgs-centres. Poussez les portes de ces lieux où les les notions de partage, d’échange, d’ouverture reposent sur une réalité concrète.
Ceux que vous croiserez dans ces pages ont investi une friche industrielle, un local commercial, un garage, des bureaux, chai viticole ou une manufacture royale. Mais il y en a bien d’autres. Ateliers collectifs ou ateliers individuels, place à la création contemporaine !
Bâtie en 1735 au bord de la rivière La Dure, l’ancienne fabrique textile de 1200 m2 conserve de son passé de Manufacture Royale un remarquable patrimoine bâti.
Pour le faire revivre, son nouveau propriétaire y a ouvert des chambres d’hôtes, un restaurant et organise l’été des concerts de jazz sous les arbres centenaires. En contrepartie d’un loyer modéré, des artistes ont investi ses espaces. Avec le Sheb, ancien atelier d’usine dévolu au street art, ils constituent le pôle culturel de La Manufacture, un lieu unique à découvrir à l’occasion des JAA.
D.Almon, D.Bourdon, D. Granata, P.Grinbaum, M.Herreman, C.Souques.
11 anciens élèves de l’École supérieure d’art et de design des Pyrénées (ESAD) se partagent les espaces d’un ancien commerce dans le centre-ville de Tarbes : une réponse concrète au besoin d’un lieu pour travailler, qui participe aussi à la dynamique culturelle du territoire.
" La Chaise a ouvert en aout 2022 avec un objectif simple : offrir aux étudiants qui sortent de l’ESAD un premier lieu pour continuer à produire" précise Valentin Viven, artiste et secrétaire de l’association. "La Chaise est d’abord un espace de travail, même si nos portes sont ouvertes au public. À Tarbes, le réseau de l’art contemporain est petit, alors un atelier d’artistes avec une vitrine qui donne sur la rue, forcément ça interpelle."
Chaque artiste y développe sa propre pratique, céramique, photographie, sculpture, peinture… tout en profitant de la mise en commun des réseaux et des retours d’expérience, et de la force du collectif. Progressivement, l’association se structure.
"Nous avons inauguré le lieu à l’occasion de la Journée des Atliers d’Artistes 2022.
Nous commençons à mener des actions individuelles et collectives, nous avons accueilli un artiste en résidence et participé à des expositions, et proposé tout l’été des cartes blanches à des artistes."
S.Calonne, D.Dubosc, E. Hanselmann, S. Mistou Chesea, V.Viven.
Le local a connu plusieurs vies avant l’installation en 2018 du collectif In Extremis, formé par d’anciens élèves de l’École des beaux-arts de Montpellier. Aujourd’hui, le collectif ouvre son atelier à de nouveaux occupants.
Situé dans une impasse, rue des Cristalliers, le local a d’abord accueilli une fabrique de verre et de cabinet d’architectures, dont il conserve encore certaines caractéristiques architecturales. Depuis l’installation du collectif In Extremis, le lieu a été adapté à son nouvel usage, avec notamment l’aménagement d’un grand plateau qui permet de moduler les espaces selon les besoins.
Actuellement, six artistes plasticiens et du spectacle vivant occupent le local. Goeffrey Badel y pratique le dessin et la performance. "Si le lieu n’a pas vocation à accueilli le public, nous sommes ouverts aux échanges. Nous avions également tissé
des liens avec l’espace d’art GlassBox-Sud, situé à quelques centaines de mètres, nous recevons souvent les artistes, parfois ils viennent dormir à l’atelier. Nous avions également participé aux premières éditions des JAA. Cette année nous serons à nouveau ouverts. C’est l’occasion de partager un moment de convivialité avec les habitants du quartier, des personnes pas forcément familiarisées avec l’art contemporain. Ça nous apporte un peu de visibilité et ça nous permet de montrer nos travaux.
N.Aguirre, G.Badel, C.Viton
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Réalisé et publié par la revue Ramdam
