De grands sites industriels d’Occitanie, comme ceux de Latécoère à Toulouse et NTN-SNR Roulements à Alès, Figeac Aéro à Figeac et Bosch à Rodez sont labellisés « vitrines de l’Industrie du futur ». Mais de nombreux dirigeants de petites et moyennes entreprises manquent trop souvent de ressources et moyens nécessaires pour engager la transformation de leur modèle productif. Pour les accompagner dans une démarche significative et durable, la Région a donc lancé début 2020 un vaste plan « Industrie du Futur ». Objectifs : soutenir la modernisation des entreprises occitanes, gage de compétitivité et d’emploi.
Un parcours d’accompagnement sur-mesure
Pour aider les entreprises à établir une stratégie, adapter les organisations, faire les bons choix d’équipements et intégrer les contraintes environnementales, la Région ouvre une enveloppe de 3,6 M€, complétée par une dotation de 3,2 M€ de l’État. 6,8 M€ seront ainsi engagés d’ici à la fin 2022.
Des centaines d’entreprises d’Occitanie vont bénéficier d’un parcours sur-mesure, construit en deux temps. Dans une première phase, 400 entreprises industrielles pourront faire appel à un « diagnostic 360° », mené sur cinq jours par des consultants référencés par la Région. Cette phase sera financée à 100%. Pour aller plus loin, 250 sociétés pourront bénéficier d’une deuxième phase d’accompagnement pour mettre en oeuvre un plan d’actions et lancer des expérimentations. D’un maximum de 25 jours, ce second volet sera pris en charge à 50%.
Vers des usines très connectées, plus performantes
« Cette action d’accompagnement m’intéresse beaucoup », assure Didier Mesnier. Gérant de l’industriel Mécano ID, PME toulousaine d’ingénierie et d’essais mécaniques et thermiques pour les acteurs du spatial et du nucléaire, il confirme : « Seul, on fait moins bien qu’avec l’aide de consultants compétents. » Pour gagner en compétitivité, la PME de 75 salariés passe ses process au crible de la numérisation. « Demain, elle ira jusqu’au technicien de fabrication, qui utilisera des tablettes et des code-barres. » La Région aide aussi Mecano ID dans la robotisation d’un procédé de fabrication, un dossier lauréat de l’appel à projets Readynov et mis en place avec l’intégrateur Novalynx de L’Union. De quoi voir l’avenir avec optimisme : « L’effectif devrait monter à 85-90 salariés d’ici deux à trois ans ».
Motivé lui aussi par l’industrie du futur, le spécialiste des amortisseurs haut de gamme pour les sports mécaniques BOS Suspension (groupe Spirale) bénéficie d’un Contrat Croissance Proximité de la Région. Cela soutient l’intégration de la fabrication des amortisseurs à Toulouse, où se fait aujourd’hui l’assemblage. « Nous relocaliserons une majeure partie de la production des composants, réalisée aujourd’hui hors Europe, dans un bâtiment livré en mai, précise le secrétaire général Jean-Jacques Saint-Lézin. De la robotique sera intégrée dans le nouveau parc de machines, ce qui permettra de produire 24 heures sur 24. Ces évolutions vont faire passer l’effectif à 32 à 33 personnes. Très rapidement, il devrait atteindre 35 personnes. »