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Alexis et Félix Lebrun, fraternelle rivalité

Alexis et Félix Lebrun sont les deux étoiles montantes du tennis de table français. Originaires de Montpellier, les deux frères ont les yeux rivés sur les Jeux olympiques de Paris et des rêves de médailles plein la tête.

« On ne déconnecte jamais vraiment, même pendant les repas de famille, ça parle ping », sourit Dominique Lebrun, mère d’Alexis et de Félix Lebrun, les deux pépites du tennis de table français. Fin mars, à Montpellier, Alexis, l’ainé de la fratrie (20 ans) a remporté la finale des championnats de France face à son frère cadet, Félix (17 ans). Avec leurs résultats au niveau national mais aussi international, les Montpelliérains, respectivement 18e et 5e au classement mondial, redonnent des couleurs au tennis de table tricolore.

Et quand les deux frères s’affrontent en finale d’une grande compétition internationale, comment réagissent les parents ? « On supporte généralement celui qui est en train de perdre. Mais c’est un peu usant, on ne sait jamais si on doit applaudir un joli point ou pas », explique Dominique, professeure des écoles, qui s’est mise en disponibilité pour pouvoir s’occuper de la carrière des deux prodiges.

Le « ping », une histoire de famille

Les frères, le père, l’oncle… la famille Lebrun a le "ping" dans le sang.

Bien entouré par le clan familial, le duo Lebrun a de qui tenir. Leur père, Stéphane, ex numéro 7 français, est devenu entraineur et directeur technique de l’Alliance Nîmes-Montpellier, le club où les frères ont commencé à taper leurs premières balles. Leur oncle, Christophe Legoût, a décroché une 4e place mondiale et a participé trois fois aux JO. Bref, le « ping » fait partie de l’ADN de la famille.

Pour autant, Stéphane a décidé de ne pas entrainer ses fils lui-même. « En tant que papa, je suis tellement impliqué émotionnellement que ça peut m’empêcher de leur donner des conseils objectifs. Je suis toujours là pour eux, mais ça ne veut pas dire que je dois être omniprésent. » La rivalité entre les deux frangins est pourtant bien présente lorsqu’ils se font face en compétition. « Pendant le match, ils ont appris à mettre de côté la fratrie. Ce sont des vrais compétiteurs, des gagneurs », affirme Dominique. Mais dès qu’ils sont rentrés au vestiaire, la défaite de l’un ou de l’autre est oubliée et ils se « chambrent » gentiment, sur le mode : « Je t’ai laissé gagner » ou encore « J’étais au ralenti ».

Retour aux sources… à Montpellier

Alexis et Félix Lebrun s’entraînent au gymnase Alain-Achille à Montpellier.

« Dans l’éducation qu’on leur a donnée, il était exclu de faire la tête parce qu’on a perdu un match. Alexis et Félix savent la chance qu’ils ont. Ils s’entendent très bien. C’est important pour eux car ils sont absents entre 250 et 300 jours par an, souvent à l’étranger. Ils passent très peu de temps à la maison », précise Dominique. Entre deux avions, les Lebrun rentrent se ressourcer dans la maison familiale de Lansargues, non loin de Lunel. Et quand ils ne sont pas en compétitions à l’autre bout du monde, ils passent le plus clair de leur temps au gymnase Alain-Achille, situé à côté du Creps de Montpellier. « Ils sont heureux comme ça et quand on voit leur sourire, nous les parents, on ne peut pas mal le vivre. Et puis, quand ils partent à Singapour ou en Corée disputer des tournois, ça nous rassure qu’ils soient ensemble. Pour nous, c’est que du bonheur. »