Le premier est plasticien, le second graphiste. Ensemble, ils ont signé l’affiche de la 6ème édition des Journées des Ateliers d’Artistes. Interview à deux voix autour d’une collaboration à quatre mains.
Que vous a apporté cette collaboration dans vos pratiques respectives ?
FN : Le travail de graphiste est d’abord un travail de commande. J’ai la chance de travailler régulièrement avec le milieu de l’art contemporain, qui m’autorise une certaine liberté dans ma pratique. Jérôme et moi avons déjà collaboré, ça fonctionne bien entre nous. On met en place une vraie association artistique qui laisse plus de place à ma créativité.
JS : De son côté, le plasticien est obligé de se confronter à la communication, malheureusement il est rarement consulté à ce sujet. Or, la communication fait partie intégrante d’un projet artistique. J’ai organisé l’an dernier une exposition collective, Fred était mon deuxième œil. Nous avons décliné des supports de communication variés, affiche, site, objets… c’est un aspect qui m’intéresse énormément.
Que représente pour vous la notion de collectif ?
FN : Je travaille chez moi, pour autant le travail de graphiste n’est pas un exercice solitaire. Jérôme et moi avons pris un temps à part, 15 jours totalement dédiés à ce projet. Jérôme peint, je fais les compositions sur mon ordinateur. Le partage se fait dans la réflexion, l’échange d’images qui nous inspirent, la confrontation d’idées, jusqu’à trouver le point d’entente.
JS : Pour ma part, je partage avec sept autres artistes un espace de travail, l’Atelier Borderouge à Toulouse. Ce ne sont pas des colocataires mais des amis. Il y fait chaud en été, froid en hiver, mais j’y trouve un moteur dans ma pratique. Nous sommes en lien permanent avec d’autres structures artistiques proches de nous, IPN, Lieu Commun, bbb, La Mêche, Grand Huit…
Jérôme Souillot, un mot sur votre expérience des JAA ?
JS : Elle participe à cette logique d’échanges. À l’Atelier Borderouge, on organise à chaque édition un accrochage, on explique nos démarches et la gestion du lieu. C’est aussi l’occasion de parler sans tabou de la manière dont vit un artiste, de ses ressources économiques. Comme l’an dernier, il y aura une vente aux enchères. Les bénéfices serviront notamment à financer notre exposition en décembre à la chapelle des Cordeliers à Toulouse, dont Fred Nicolau assurera bien sûr la communication.
En savoir plus
Atelier Borderouge (L. Laflorentie, C. Baron, S. Pérez, G. Rojouan, J. Souillot,L. Martinez, S. Bacquié, A. Less) www.instagram.com/atelierborderouge
Interview réalisé par la revue Ramdam