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Le Prix Occitanie – Médicis

Le dépôt des candidatures pour le Prix Occitanie Médicis est clos.

Vous êtes artiste plasticien et visuel : la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée et l’Académie de France à Rome (Villa Médicis) ont créé pour vous un prix prestigieux pour vous accueillir en résidence à Rome et promouvoir votre talent.

Présentation

Depuis 2018, ce prix consacré à la création a pour objectif de découvrir, soutenir et promouvoir les talents d’Occitanie sur la scène internationale. Grâce à une étroite collaboration avec la Villa Médicis, ce prix est de nouveau ouvert en 2024 aux artistes plasticiens et visuels de la région Occitanie.

Comme les années précédentes la sélection s’opère sur dossier de candidature et sur audition des candidats présélectionnés qui exposeront chacun leur projet devant un jury composé de représentants de la Région, du directeur de la Villa Médicis, et d’experts associés.

Villa Médicis - Crédits : Assaf Shoshan
Villa Médicis - Crédits : Assaf Shoshan

Le prix

Le ou la lauréate du concours bénéficiera :

  • d’une résidence de trois mois à la Villa Médicis de octobre à décembre 2024 ;
  • d’une bourse de la Région Occitanie. Le montant est fixé à 10 500 euros pour les 3 mois de résidence ;
  • de la prise en charge par la Région Occitanie de son hébergement à la Villa Médicis ;
  • l’année suivant la résidence, la Région pourra proposer à l’artiste l’organisation d’une exposition au Musée Régional d’Art Contemporain de Sérignan (MRAC), ou au Centre Régional d’Art Contemporain de Sète (CRAC) ou la publication d’un catalogue.

Les candidatures

  • être un artiste professionnel dans le domaine des arts plastiques et visuels ;
  • justifier d’un statut d’artiste-auteur relevant des arts plastiques et visuels ou être titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur en arts plastiques et visuels ;
  • résider en Occitanie ou avoir un lien avec la Région (lieu de naissance, formation diplômante). Les candidatures d’artistes impliqués dans la vie artistique et culturelle du territoire seront étudiées en priorité.

Pour postuler

Le Prix Occitanie Médicis est clos pour l’année 2024

Pour toute demande d’information, il conviendra de contacter Catherine Fougère, Conseillère technique Relations internationales à la Direction de la culture et du patrimoine de la Région Occitanie, à l’adresse suivante : prixoccitaniemedicis2024@laregion.fr

Calendrier 2024

  • 24 avril : date limite de dépôt des candidatures
  • Juin : jury de sélection et audition des candidats
  • Juillet : proclamation officielle des résultats et attribution d’une bourse au Lauréat par la Région
  • Octobre / décembre : accueil en résidence par la Villa Médicis

Contenu du dossier numérique

Les documents suivants sont à télécharger pour candidater :

  • Attestation d’affiliation ou d’assujettissement à la Maison des artistes ou à l’AGESSA
  • Diplôme de l’enseignement supérieur en arts plastiques ou visuels
  • Présentation du parcours et de la démarche artistique, des visuels des œuvres
  • CV
  • Descriptif de votre projet de résidence portant sur les objectifs, les suites envisagées et les motivations relatives à la Villa Médicis
  • Règlement à télécharger et à retourner signé
  • Copie recto-verso d’une carte d’identité ou d’un passeport
  • Libre accord et autorisation de prise de vue, d’utilisation et diffusion d’image à télécharger et à retourner signé

L’artiste pourra joindre tout autre document qu’il jugera utile pour présenter son travail.

Attention la totalité des documents ne doit pas dépasser 100 Mo ; ils ne pourront, dans ce cas-là, être téléchargés sur le site.

Le mot de la Présidente

Je suis fière d’annoncer la tenue en 2024 de la 7ème édition du Prix Occitanie Médicis : un Prix exigeant auquel sont associés, au sein d’un jury renouvelé chaque année, experts nationaux et internationaux ; un Prix reconnu qui mobilise chaque année de très nombreux artistes d’Occitanie ; un Prix unique également, pour un partenariat singulier avec la prestigieuse Académie de France à Rome qui gratifie le lauréat d’un séjour de trois mois de résidence, d’une bourse de 10 500 € et de l’organisation d’une exposition personnelle au sein de notre Musée Régional d’Art Contemporain à Sérignan ou de notre Centre Régional d’Art Contemporain à Sète.

Bonne chance à tous les candidats de cette nouvelle édition et que cette opportunité pour le lauréat qui sera retenu constitue un véritable tremplin vers une carrière internationale.

Carole DELGA
Présidente de la Région Occitanie

Retour sur les éditions précédentes

Geometries of l o v e - Exhibition View at Very 2019 -
Geometries of l o v e - Exhibition View at Very 2019 -
Crédits : Antoine Renard

Un partenariat inédit pour un prix exceptionnel

  • Une première en 2018 pour l’Académie de France à Rome qui organise ce partenariat avec une collectivité territoriale (conception du prix, organisation, communication, sélection des candidats, accueil en résidence du lauréat)
  • le prix co-organisé par les deux partenaires Région Occitanie/Académie de France à Rome – Villa Médicis s’inscrit dans une dynamique globale d’accompagnement à l’international des artistes d’Occitanie avec, pour le lauréat :
    • un accueil de 3 mois à Rome avec mise à disposition d’un logement et d’un atelier de travail à la Villa et possibilité de participer à la dynamique culturelle du lieu (cf. les « Jeudis de la Villa ») ;
    • une bourse de création attribuée par la Région Occitanie ;
    • un suivi de son travail avec l’organisation pour le pensionnaire d’une exposition au Centre Régional d’Art Contemporain de Sète ou au Musée Régional d’Art Contemporain de Sérignan ou la publication d’un catalogue.

Les lauréats

Anna Meschiari : lauréate de l’édition 2024

Anna Meschiari, née en 1987 au Tessin, en Suisse, vit et travaille en Occitanie depuis 2014, date de l’obtention de son diplôme de l’École Supérieure des Arts Appliqués de Vevey. Licenciée en anthropologie (Université Jean Jaurès, Toulouse) en 2024, elle est par ailleurs co-responsable de RIGA (Saint-Pierre-de-Trivisy, Tarn) projet associatif proposant des résidences de création dans le domaine de l’art contemporain.

Son travail prend appui sur du contenu visuel lié au codage – lui-même lié aux archives, à l’architecture ou au textile – qu’elle s’emploie à faire glisser d’un médium à un autre. Ses oeuvres et publications ont été présentées au Centre de la photographie de Genève (2024), au centre de documentation Bob Calle, Carré d’Art - Musée d’art contemporain de Nimes (2023), au Musée départemental du Textile de Labastide-Rouaioux (2023), à la Galerie Mercier & Associés, Paris (2021), au Kunsthaus Zürich (2019), au Museum der Moderne Salzburg (2019) ou encore à la Fondazione Ratti, Côme (2018), au Fotomuseum Winterthur ou à la Biennale de la photographie de Mulhouse (2016). En 2023, elle intègre Documents d’Artistes Occitanie.

Pour sa résidence à la Villa Médicis, Anna Meschiari réactivera la figure de Marta Lonzi (1938-2008) membre, ainsi que sa sœur Carla dans les années 70, à Rome et Milan, de Rivolta Femminile. Architecte, Marta Lonzi réalisait des structures d’installation ainsi que des aménagements d’espaces de vie et de travail. Sa conception de l’architecture, éloge de Francesco Borromini (1599-1667), architecte du détail et de l’empirisme structural, s’appuie, dans sa radicalité, sur les figures du passé, loin de l’idée de tabula rasa, avec prééminence de l’auteur, d’un certain modernisme d’alors. La pensée de Marta Lonzi, à partir des archives consultées sur place, sera au cœur d’une nouvelle création.

Anna Meschiari, Crafted Augmented Reality, vue d'exposition, Fondazione Ratti, Côme, Italie, 2018 – crédits : Anna Meschiari

Alice Brygo : lauréate de l’édition 2023

Née en 1996 à Montpellier, Alice Brygo est diplômée de l’ENSAD en 2019, et du Fresnoy en 2022. Elle développe une pratique à la frontière entre méthode documentaire, cinéma fantastique et installation. Son travail témoigne d’un trouble générationnel face à une époque fragile. Il est traversé par des personnages entre-deux, explore l’imaginaire de la fin du monde et le lien intime et politique que les individus entretiennent aux décors urbains qu’ils investissent.

À la frontière entre réalisme brut et fiction surréaliste, l’artiste fait de ce trouble la matière de contes à l’onirisme crépusculaire. Elle reconstitue et déplace des situations vécues où se joue la rencontre entre personnages issus de différentes communautés pour explorer la manière dont se construisent les croyances et les imaginaires. Elle cherche les brèches, les zones troubles où les mondes isolés se rencontrent, là où les certitudes s’effritent et les rapports de force se révèlent.

En résidence à la Villa Médicis, Alice Brygo a développé un projet de film portant sur le tourisme de masse et le pouvoir de fascination des ruines. À Rome, elle s’est particulièrement intéressée aux travailleur.euses du tourisme, notamment des guides, avec qui elle a réalisé des premiers repérages documentaires. Cette recherche a nourri le début d’écriture d’un film de fiction mêlant réalisme, humour noir, et ambiance fantastique, qui s’appuie sur le tourisme lié aux « mystères » de Rome. Elle a co-écrit ce projet lors de la résidence avec le réalisateur et acteur Gio Ventura.

Montagne Profane - Photomontage issu du projet "Vertiges" - Crédits : Alice Brygo

Photographie de tournage lors de la Résidence de l'artiste Alice Brygo à la Villa Médicis dans le cadre du prix Occitanie Médicis 2023 - Crédits : Paul Lajus

Naomi Maury : lauréate de l’édition 2022

Naomi Maury est née en 1991 à Bédarieux. Elle a étudié à l’école supérieure d’art d’Annecy Alpes. Elle a disposé d’un atelier à l’ADERA Décines, à Lyon. En 2019, elle est partie en résidence en Thaïlande avec le soutien de l’Institut Français et l’ambassade de France. Puis elle a exposé pour la biennale de Lyon à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne. Fin 2020, elle était en résidence en Islande grâce au programme d’Artistes en résidence, l’Ambassade de France en Islande et Nylo Museum. Suite à cette résidence, elle a exposé à L’Assaut de la menuiserie pour sa première exposition personnelle. Dernièrement elle a reçu le prix des Amis du musée des Abattoirs de Toulouse où elle exposait un environnement activable par une performance. En 2022, elle était en résidence au CEMES, CNRS à Toulouse avec des chercheurs en physique et chimie sur la matière, où elle va exposer à la rentrée. Cette même année, elle expose avec Damien Fragnon à Mécènes du sud Montpellier. Elle vit et travaille à Sète.

Les environnements sensoriels immersifs de Naomi Maury s’attachent à interconnecter des éléments de factures diverses et convoquent la figure du cyborg, hybride de machine et d’organisme vivant, qui permet de dépasser les frontières rigides entre vivants et non-vivants, et milite pour une coexistence multi-espèces coopérative et non-discriminatoire. Durant la résidence à la Villa Médicis elle va mener des recherches sur la protection de l’armure des gladiateurs, le soin, les espèces humaines et non humaines abîmées, atrophiées, restreintes, disparues de l’Antiquité. En particulier sur la figure de Valeria Lucunda, une des rares femmes gladiatrices. Son projet intitulé « les cyborgs de l’Antiquité » va lui permettre de s’emparer du passé pour réinventer d’autres possibles laissant une place au soin, et à l’interdépendance vitale inter-espèces. Afin d’engager de nouvelles sculptures exosquelettes et des dessins de symbioses pour un futur film.

Naomi Maury

Paul Loubet : lauréat de l’édition 2021

Originaire de Béziers, Paul Loubet est un peintre illustrateur passionné par les paysages urbains et dont le travail est un assemblage sans hiérarchie aucune de nombreuses références, à la fois classiques, populaires et sociétales, associé à une volonté de simplification des formes.

Son projet de résidence à la Villa Médicis s’inscrit dans le cadre de ses recherches sur la cartographie et les systèmes de représentation en 2D, autour d’une œuvre mêlant plateau topographique et figurines en plomb semi abstraites et ayant pour point de départ les jeux vidéo de stratégie « Age of Empire » et « Civilization Sid Meier ». Du fait de sa position géographique, son histoire, et son rayonnement, la Villa Médicis est le lieu idéal pour que l’artiste puisse développer son projet. Celui-ci posera un regard anachronique et absurde sur les visions fantasmées de l’histoire des civilisations et notamment sur l’histoire des civilisations antiques dont Rome est l’un des berceaux.

  • Paul Loubet, "Buenos Air", 2007. Acrylique et huile sur toile, 146 x 97 cm
    Franck Jessueld
  • Paul Loubet, "Six discothèques abandonnées", 2020. Acrylique sur papier, 15 x 30 cm
    Franck Jessueld
  • Paul Loubet, "Ordinateur #1", 2019. Bois, plexyglass et led
    Franck Jessueld
  • Paul Loubet, "La ciudad ideal", 2020. Acrylique sur toile, 200 x 130 cm
    Franck Jessueld
  • Paul Loubet, Vue de l’exposition "Cité Paul Loubet", 2009. La Causa Galeria, Madrid
    Franck Jessueld
Paul LOUBET : lauréat de l’édition 2021
Noëlle Pujol : lauréate de l’édition 2020

Noëlle Pujol est artiste et réalisatrice. Née en 1972, elle a grandi dans les Pyrénées à la frontière de la France et de l’Espagne. Après avoir obtenu une Maîtrise d’Histoire des Arts à l’Université de Toulouse le Mirail, elle poursuit ses études à l’École Nationale Supérieure des Beaux- Arts de Paris et au Fresnoy - Studio national des arts contemporains. Noëlle n’a jamais cessé de produire, alternant la réalisation de films et la fabrication d’installation, dans des espaces d’expositions mêlant conjointement la projection vidéo, la photographie et le dessin : Espace Culturel Louis Vuitton, Paris ; Musée du Jeu de Paume, Paris ; Galerie Bischoff/Weiss, Londres ; IAC Villeurbanne, Exposition Universelle d’Aïchi au Japon… Ses films sont projetés dans de nombreux festivals internationaux : FID Marseille, lndielisboa, Doclisboa, Festival International du film de Rome, Duisburg film festival, FICUNAM Mexique…

Dans les projets filmiques qu’elle mène, il y a toujours pour elle la nécessité d’un engagement physique : être sur les lieux, s’en imprégner, se mesurer à eux. Soucieuse du cadre et des images, des lieux et des personnes qu’elle filme, son univers visuel apparemment simple et dépouillé, mêle avec malice et gravité, l’étonnement qui s’ouvre sur le monde. Ses œuvres figurent dans les collections du Centre national des arts plastiques (CNAP). Elle vient de terminer l’écriture du scénario de son premier long métrage de fiction Boum ! Boum ! une fantaisie musicale qui se déroule dans le quartier des Puces de Saint-Ouen.

« Cela fait soixante et onze jours que je vis, je rêve dans La Chambre 24 de la Villa.

Passez la grande Porte de Fer, grimpez cent vingt-cinq marches, c’est la huitième porte perchée sur la coursive, face au palmier trapéziste au long cou. Le dix-sept décembre, à partir de dix-huit heures, soit quarante-huit années après mon premier jour, j’y exposerai mes objets de fouilles, notes, photos, dessins, enquêtes irrésolues et tâtonnantes, bref un chantier cinéma.

Avec Mademoiselle Pujol-Vernet, Horace Vernet, Jean Despujols, Lola Braccini, le Marquis de Sade, Georges Braque, Klaus Theweleit, Juliet Berto, Patrick Boucheron, les Apaches de Saint-Ouen, Marco Ferreri et ses amis… »

Telle est l’invitation, extrait d’un récit en miniature dans lequel on peut lire la description d’une expérience, qui m’a donné l’opportunité de travailler et de m’immerger au cœur de l’histoire de La Chambre 24 et celle de mon film en cours « Boum ! Boum ! » sans oublier la Piazza del Popolo.

  • Portrait de Jean Despujols, Huile sur carton, Villa Médicis, 2020 - Crédit : Noëlle Pujol
  • Juliet et le palmier trapéziste, Villa Médicis, 2020 - Crédit : Noëlle Pujol
  • Carole André, Salon des Pensionnaires, Villa Médicis, 2020 - Crédit : Noëlle Pujol
  • La Chambre 24, Villa Médicis, 2020 - Crédit : Noëlle Pujol
  • Piazza del Popolo, Rome, 2020 - Crédit : Noëlle Pujol
  • Chanson extraite du scénario Boum ! Boum ! de Noëlle Pujol, 2020 - Crédit : Noëlle Pujol
  • Scénario Boum ! Boum ! de Noëlle Pujol, extrait avec dessin préparatoire, 2020 - Crédit : Noëlle Pujol
Noëlle Pujol : lauréate de l’édition 2020
Antoine Renard : lauréat de l’édition 2019 – Exposition au CRAC 2021

Antoine Renard est né en 1984 à Paris. Il est diplômé de l’École des beaux-arts de Dijon en 2008. Il vit à Berlin entre 2008 et 2017 où il codirige l’espace indépendant Center. Depuis 2017 il travaille entre Paris et Lourdes, où il a grandi. Son travail a été montré au Palais de Tokyo dans l’exposition collective Futur, ancien, fugitif en 2019. La galerie Nathalie Obadia lui a consacré une exposition personnelle en 2021.

En 2020, il est lauréat de la bourse doctorale SACRe PSL avec l’École des Beaux-Arts de Paris, où il prépare une thèse sur les matérialités du parfum et l’olfaction comme champ étendu de la sculpture, avec Pascal Rousseau comme directeur de thèse. Antoine Renard est représenté par la galerie Nathalie Obadia à Paris.

L’exposition Pharmakon organisée au CRAC Occitanie du 08/10/2021 au 06/02/2022 a présenté les nouvelles productions d’Antoine Renard réalisées suite à sa résidence à la Villa Médicis en 2019, dans le cadre du Prix Occitanie - Médicis. À Rome, il a pu mener différentes recherches autour du parfum, conçu comme support de la psyché, de la mémoire et de l’identité. Puisant dans l’héritage culturel de Rome et de la Méditerranée, Antoine Renard s’est appuyé sur les cultures antiques et chrétiennes qui ont une large expérience du parfum dans la relation à la mystique, au corps et à la guérison. Cette recherche en Italie a été précédée de plusieurs séjours en Amazonie péruvienne entre 2018 et 2020, au cours desquels Antoine Renard a étudié différents rituels de guérison, pratiqués sur de jeunes adolescents et adultes affectés par des addictions sévères. Dans ce cadre, Antoine Renard découvre l’importance des parfums dans ces thérapies, notamment avec les Perfumeros, guérisseurs qui développent des pratiques de soins olfactives. Depuis plus d’une dizaine d’années, Antoine Renard développe un travail de sculpture, d’installation ou de vidéo, dans lequel il convie ce qui est dans l’ombre, tapi dans les recoins du subconscient, où il désosse et met à plat les mécanismes de peur et d’angoisse qui irriguent parfois notre rapport au réel jusqu’à la transgression.

S’il convie des technologies de pointe et des imageries numériques high tech, c’est souvent pour les frelater, les tordre dans leur usage, pousser à bout le potentiel d’erreur et les déviances de la machine. Pour l’exposition au Crac Occitanie, Antoine Renard présente un ensemble d’œuvres conçues à partir de prélèvements de matières premières et d’observations empiriques, effectués lors de ses recherches. Traitées selon des procédés techno-chimiques, ces matières sont interprétées et reformulées sous forme de vidéos, de sons, de sculptures et d’odeurs. Créant un environnement poreux où des éléments chimiques, numériques et psychiques se confondent, l’artiste ouvre des pistes de dialogue entre des courants de pensées qui lui sont chers, tels que le végétalisme, la théologie mystique, le structuralisme et la logique scientifique.

  • Exposition « Pharmakon », Antoine Renard, Crac Occitanie Sète 2021. « The large Crypto-Parmacopoeia Archive Project », 2018-2021. Production Crac Occitanie / Soutien du Cnap - Aurélien Mole
  • Exposition « Pharmakon », Antoine Renard, Crac Occitanie Sète 2021. Détail « Solal XX », 2021. Production Crac Occitanie - Aurélien Mole
  • Exposition « Pharmakon », Antoine Renard, Crac Occitanie Sète 2021. Détail « Sans Titre » (Olfa-Architecture_CRACSETE_01), 2021. Production Crac Occitanie - Aurélien Mole
Exposition Antoine RENARD CRAC 2021
Abdelkader Benchama : lauréat de l’édition 2018 – Exposition au CRAC 2020

Depuis une dizaine d’années, Abdelkader Benchamma s’est fait connaitre en développant une pratique virtuose du dessin, dans une conception élargie qui se déploie à l’échelle des lieux qui l’accueillent. Inspirés autant par la littérature et l’astrophysique que par la philosophie et l’ésotérisme, les dessins d’Abdelkader Benchamma donnent formes à l’informel, créant le doute sur la réalité de nos perceptions. Des univers instables, faits de tourbillons, de collisions et de sédimentation, évoquent tour à tour un vortex, une grotte en transformation ou un cosmos que l’on tenterait de déchiffrer à la manière d’un test de Rorschach. L’exposition devient le terrain de matières en tension, empruntant au champ de la physique son lexique et son réseau de forces : mouvement, conflit, résolution, évaporation, solidification, disparition.

L’exposition qui lui a été consacrée au Mrac 23 novembre 2019 au 20 septembre 2020 intitulée "Fata Bromosa", (littéralement Fée des brumes) renvoie de manière lacunaire à ce brouillage de la perception cher à Fra Angelico. Le terme évoque un phénomène optique observé par les navigateurs au Moyen-Âge et se matérialise par une superposition de mirages qui donne l’impression d’un brouillard aux bords lumineux. Les images observées sont ainsi amplifiées et déformées de manière spectaculaire, des formes étranges deviennent perceptibles au niveau de l’horizon.

  • Abdelkader Benchamma, ’’Fata Bromosa’’, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2019. Photographie Aurélien Mole
  • Abdelkader Benchamma, ’’Fata Bromosa’’, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2019. Photographie Aurélien Mole
  • Abdelkader Benchamma, ’’Fata Bromosa’’, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2019. Photographie Aurélien Mole
  • Abdelkader Benchamma, ’’Fata Bromosa’’, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2019. Photographie Aurélien Mole
  • Abdelkader Benchamma, ’’Fata Bromosa’’, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2019. Photographie Aurélien Mole
Abdelkader Benchama : lauréat de l’édition 2018 – Exposition au CRAC 2020