Pour la deuxième année, la création de l’affiche des Journées des Ateliers d’Artistes a été confiée à une artiste et un design graphique. Pour le duo, qui n’en est pas à son coup d’essai, l’exercice réserve toujours sa part de surprise.
Pouvez-vous présenter vos pratiques respectives ?
Valérie Du Chéné : Je suis artiste plasticienne. La porte d’entrée de mon travail est la couleur. Il prend différentes formes : peinture, dessin, volume, installation, film… J’enseigne aussi à l’Isdat à Toulouse, où j’ai rencontré Félix lorsqu’il était étudiant. Depuis deux ans, nous travaillons régulièrement ensemble, notamment sur des affiches.
Félix Charrier : Je suis diplômé de l’Isdat en option design graphique. Ma pratique de base est le dessin, mais j’aime mélanger les médiums : graphisme, illustration, animation, voire musique. Pour moi, il n’y a pas véritablement de frontière entre mes statuts d’artiste et de graphiste, ce sont deux pratiques qui se nourrissent l’une l’autre… à part peut-être la notion de « commande » : mais la contrainte est aussi ce qui me plaît. Ça m’intéresse de ne pas forcément avoir la main sur tout.
Comment se sont articulées vos « compétences » ?
VDC : Félix connaît bien mon travail, les échanges entre nous sont fluides et réactifs, il y a une forme de complicité. J’arrive avec l’envie de travailler avec lui, ensuite j’aime lâcher prise, voir ce qu’il va faire de mon travail. Pour cette affiche, on a visité mon atelier, discuté, Félix a sélectionné certains travaux. Ensuite c’est un jeu de ping-pong. Le résultat est toujours une surprise.
FC : J’essaie de m’approprier le travail de Valérie. J’ai de la chance, elle m’autorise une grande liberté, il y a quelque chose de très joueur dans nos collaborations.
Comment vous êtes-vous appropriés le cahier des charges de cette commande ?
FC : Il fallait créer un support avec un message informatif, mais qui fonctionne aussi en tant qu’image, qui raconte quelque chose en peu d’éléments. L’identité devait être flexible, transposable dans divers formats - affiche, bandeau, story, format instagram… - sans perdre sa lisibilité. On trouvait intéressant d’avoir à la fois de la peinture et du dessin. Cette image a un côté poétique, estival.
VDC : Le point de départ est une petite peinture à la gouache qui a retenu l’attention de Félix, les dessins sont tirés du scénario dessiné d’un film. Il y a l’échelle des étoiles, qui ouvre l’espace géographique et mental, et les petits personnages qui bougent avec les gifs, qui apportent la dimension humaine aux Journées des Ateliers d’Artistes.
Interview réalisé par la revue Ramdam