Question : Vous avez 22 ans et vous parlez occitan. Vous comprenez que cela puisse étonner concernant quelqu’un de votre génération ?
M.L : Oui, bien sûr, ce n’est pas le cas de tous les joueurs français. Mais c’est aussi tout à fait normal pour moi. Je suis Gersois, je viens de Lombez Samatan, et la culture locale y est très présente là-bas. Mes grands-parents parlent gascon, ma mère le comprend très bien. Quand je rentre chez moi dans le Gers et que je retrouve ma grand-mère, ses premiers mots sont toujours en gascon.
Quand mon frère et moi sommes allés au collège, à Samatan puis L’Isle-Jourdain, il était donc assez naturel d’y apprendre l’occitan, qui est très proche de la langue parlée par nos aînés dans le Gers. Nous baignions dedans depuis tout petit, donc l’apprentissage a été finalement assez facile. Et puis avec mes amis, quand nous sommes entre nous, nous aimons bien échanger quelques mots en occitan, c’est quelque chose qui nous appartient car nous partageons les mêmes origines.
Question : Au-delà de votre cercle familial, et avec le recul, la pratique d’une langue régionale vous semble-telle utile aujourd’hui ?
M.L : Apprendre l’occitan, ça m’a rapproché de mes racines gasconnes, cela crée un lien plus fort avec les aînés et les amis, mais c’est aussi une façon de partager une culture, une histoire commune. Quand je rentre chez mes parents et que je fais un tour au marché de Samatan, ça fait du bien d’entendre les grands-parents parler gascon.
Et je ne suis pas le seul dans ce cas : nous sommes plusieurs Gersois d’origine à évoluer dans des équipes en France et à nous rencontrer de temps en temps. Je pense notamment à Martin Page-Relo qui joue à Carcassonne. Nos grands-pères se connaissent bien et se voient régulièrement !