Sericyne va déménager à Bagard en 2026.
Crédits : ©Sericyne
Une histoire entre luxe et ruralité, mode parisienne et sériciculture cévenole. Aux côtés d’un chercheur lyonnais de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), Clara Hardy, 35 ans, fondatrice de Sericyne, située dans les Cévennes gardoises, a développé une méthode brevetée qui permet aux vers à soie de produire des fils en trois dimensions, et non en cocon, afin de concevoir des objets aux formes diversifiées. Le savoir-faire de son entreprise, créée en 2015, a vite été convoité par l’industrie du luxe. Avec des résultats étonnants. Ainsi, pour la période des fêtes de fin d’année, 70.000 pièces en soie ont été utilisées pour habiller le flacon d’une marque de parfum prestigieuse.
« La soie que nous créons répond à plusieurs critères du luxe : durabilité, réduction de l’impact environnemental, nouvelle esthétique et une histoire forte, faite d’authenticité, de naturalité, d’ancrage historique dans un territoire et d’onirisme autour de la fabrication naturelle. Ce sont autant d’éléments sur lesquelles les grandes marques peuvent s’appuyer pour décliner des histoires fortes autour de leurs produits », détaille Clara Hardy.
Distinguée en France et à l’international
Sericyne a été finaliste, début octobre 2024, du concours « Luxury Innovation Summit & Awards », à Genève, dans la catégorie « Sustainable luxury » (Matériaux et Développement durable). Sur 142 candidats, la jeune pousse, à la fois très rurale et au contact des marques internationales, s’est hissée dans les 18 finalistes. « Cela confirme l’intérêt de la proposition de valeur de Sericyne dans le secteur du luxe », conclut Clara Hardy, déjà lauréate, en 2018, des trophées nationaux de l’INPI.
Un nouvel atelier de 300 m² à Bagard près d’Alès
En 2026, l’entreprise prévoit de transférer son usine de production de filage de la soie à Bagard, près d’Alès, dans une ancienne cave viticole, sur une superficie d’environ 300 m². Ce nouveau site permettra à Sericyne de doubler sa capacité de production. « Ce site sera plus facile d’accès que Monoblet, car il se situera à proximité du bassin d’emploi alésien », décrit Clara Hardy. L’activité agricole (éclosion des oeufs de vers à soie dans des champs de mûriers) sera, elle, répartie entre Monoblet et Bagard. D’ici deux ans, le nombre de mûriers va passer de 10.000 à 20.000, exploités sur près de 5 hectares et plantés entre Monoblet et Bagard.
Pour la partie élevage des vers à soie (qui dure près d’un mois), Sericyne travaille avec cinq fermes d’élevage, basées dans le secteur de Monoblet et de Saint-Hippolyte-du-Fort.
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