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« Je m’éclate totalement dans mon nouveau métier ! » Ludovic Vinsonneau, 41 ans, est désormais technicien support informatique et administrateur IAM gestion des accès réseaux au sein de la société Inetum à Toulouse. Cet ancien graphiste, qui ne pouvait plus exercer son métier, s’est reconverti grâce à une formation dispensée dans le cadre de l’École régionale du numérique (ERN), un dispositif unique en France, créé et financé par la Région.
Une décision heureuse. Ludovic Vinsonneau, qui s’est tourné vers LDNR, l’un des organismes chargés de dispenser les formations, a validé la certification professionnelle de niveau Bac + 2, reconnue par le ministère du Travail, à l’issue de son cursus de dix mois, et trouvé un emploi.
Ludovic Vinsonneau n’est pas le seul dans ce cas. Conçue sous la forme d’un réseau innovant de formation couvrant les 13 départements de la région, l’ERN accompagne les publics les plus éloignés du marché du travail vers des métiers d’avenir : développeur web / mobile et maintenance réseau.
Un dispositif ouvert aux demandeurs d’emploi sans critère d’âge
Les formations visent les demandeurs d’emploi sans condition de diplôme et sans critère d’âge, la moitié des apprenants ayant un niveau Bac ou moins. Priorité est donnée aux femmes, aux personnes issues des quartiers Politique de la Ville et à celles en situation de handicap. L’ERN les forme au plus près de chez elles. Ce d’autant que son maillage continue de se densifier, une 20e antenne vient d’être inaugurée le 18 septembre à Sète (Hérault) et trois autres sont en projet.
Afin de permettre à ceux qui n’ont pas le budget pour se déplacer d’avoir accès aux formations, la Région passe des marchés avec des organismes de formation présents dans tous les territoires d’Occitanie. Des partenariats sont également noués avec les communes et structures d’accueil locales pour la mise à disposition de salles de cours.
Un taux d’insertion de 80 %
Un choix volontariste de la Région. À ce jour, 61 % des apprenants accueillis avaient au maximum le niveau bac et 24 % étaient des femmes. Plus de 1 700 stagiaires ont déjà été formés et les résultats obtenus sont à la hauteur des attentes : 87 % de réussite à la certification et un taux d’insertion professionnelle à 18 mois de 80 %.
« La force du dispositif est d’aller chercher des personnes qui ne s’autorisaient pas à se diriger vers ces formations au numérique, alors qu’elles rêvaient de travailler dans ce secteur d’activité », observe Nina Buchner, la responsable du centre de formation LDNR à Labège (Haute-Garonne).
L’ERN est plébiscitée par les entreprises régionales. « Nous avons déjà pris en stage et embauché plusieurs collaborateurs issus de ce dispositif et c’est un réel succès », confirme Cyril Gousse, le président de la société Prosoluce, un opérateur télécom et hébergeur, dont le siège est installé à Saint-Gaudens (Haute-Garonne). Pour lui, pas de doute : « L’ERN constitue une chance pour les territoires, car elle permet de retenir en local les compétences, en offrant aux apprenants une formation de qualité et des stages en entreprises ouvrant sur des embauches qualifiées. »
Les métiers porteurs du numérique
Les formations ciblent, c’est vrai, des métiers qui sont en forte tension, où les besoins sont immenses. « L’un des grands atouts de l’ERN est de former à des métiers porteurs, car très recherchés », observe Éric Vella, le directeur des centres AFPA d’Albi (Tarn), de Rodez (Aveyron) et, par intérim, du centre de Montauban (Tarn-et-Garonne).
Ce que confirme Bérangère Grosset, 42 ans. « Je n’avais jamais travaillé dans le numérique. Et, en dix mois, j’ai appris tout ce que doit connaître un développeur web et web mobile, en particulier le langage de programmation », dit- celle qui a suivi sa formation à l’ERN de Moissac (Tarn-et-Garonne).
Sa certification validée, Bérangère Grosset s’est ensuite formée à la gestion de projet digital et elle n’a pas, elle non plus, tardé à trouver un emploi. Aujourd’hui, elle est cheffe de projet chez Web et Solutions. « Je ne regrette pas du tout mon choix. Si c’était à refaire, je referais le même », conclut Bérangère Grosset.