1er Forum de l’archéologie régionale

10h15 - 11h45 : Table ronde 1 - L’archéologie pour tous les publics

La médiation archéologique est une invitation à voyager dans le temps. Elle fait appel aux émotions, au sensible, à l’expérience pour mieux comprendre le monde dans lequel nous évoluons grâce à la connaissance du passé.
Cette vocation universelle de partage et de transmission demeure cependant plus difficile à mettre en œuvre auprès de certains publics.

Cette table ronde évoquera ainsi des actions spécifiques et inspirantes menées en direction des publics en situation de handicap et des publics éloignés de la culture, notamment ceux relevant du champ social.
Les intervenants partageront leurs initiatives et expériences, opérationnelles ou en projet, adaptées à ces différents publics.

13h30 - 15h00 : Table ronde 2 - Les projets du Défi-clé "Sciences du Passé" : trait d’union entre recherche et médiation

Lancé en janvier 2022 et doté d’un budget régional de 2 M€ sur 4 ans, le Défi-clé Sciences du Passé a pour but de révéler, étudier, protéger et valoriser le patrimoine archéologique régional.
Son ambition est double : promouvoir une recherche fondamentale pluridisciplinaire autour du patrimoine archéologique régional, en sollicitant l’ensemble des sciences du passé, et contribuer au développement d’un tourisme culturel de qualité.
Il permet ainsi le financement de la recherche fondamentale dans une perspective qui intègre systématiquement la question de la restitution des connaissances à la communauté scientifique et au grand public.

La table ronde présentera l’état des lieux des premiers projets de recherche accompagnés et témoignera de la création de liens entre les mondes de la recherche académique et de la médiation.

15h15 - 16h45 : Table ronde 3 - Partenariats entre collectivités et acteurs de l’archéologie : comment mieux valoriser la recherche archéologique ?

Cette table ronde illustrera, à travers l’exemple de partenariats et modes de collaboration réussis, comment peut s’opérer la synergie entre collectivités et archéologues pour renforcer la valorisation des données issues de la recherche archéologique.
Elle révèlera ces dynamiques dans lesquelles les collectivités s’emparent de l’archéologie pour valoriser leur patrimoine et leurs territoires ou encore comment s’organisent des « circuits courts » de valorisation, au sortir de la fouille.

Un réseau régional : pour quoi, pour qui, comment ?

Animé par Le Lab’, cellule promouvant l’innovation dans la conception des politiques publiques mises en œuvre par la région Occitanie, cet atelier collaboratif posera les premiers jalons de la création d’un réseau professionnel rassemblant tous les acteurs de l’archéologie en Occitanie.
Quelle sera sa vocation ? A qui s’adressera-t-il ? Comment lui donner vie et l’animer ?

Vous êtes invités à participer à ce grand remue-méninge pour co-construire ensemble un réseau solide, dynamique et créatif.

3 plages horaires vous sont proposées, sur inscription uniquement :

• 11h00-12h30 : Atelier 1
• 13h15-14h45 : Atelier 2
• 15h15-16h45 : Atelier 3

Durant la journée, des visites guidées permettront de découvrir les expositions du musée Narbo Via sous le prisme de leurs outils de médiation :

• L’exposition permanente, qui débute avec son mur lapidaire unique au monde : le parcours restitue les éléments architecturaux antiques découverts à Narbonne, révèle l’importance de son activité portuaire et instaure un dialogue avec des citoyens de Narbo Martius, qui partagent leur quotidien avec les visiteurs.
• L’exposition temporaire « Narbo Martius, renaissance d’une capitale » : un parcours immersif permettant au visiteur de déambuler de manière spectaculaire dans la grande cité romaine, tout en découvrant le processus de restitution et d’expérimentation archéologique.

6 visites vous sont proposées, sur inscription uniquement :

• 11h45-12h45
  • Visite 1 : exposition permanente
  • Visite 2 : exposition temporaire
• 13h15-14h15
  • Visite 3 : exposition permanente
  • Visite 4 : exposition temporaire
• 15h15-16h15
  • Visite 5 : exposition permanente
  • Visite 6 : exposition temporaire

La découverte du musée pourra également se faire en accès libre et gratuit durant toute la journée.

De 10h00 à 16h45, différents acteurs de l’archéologie régionale seront présents pour partager leurs expériences, répondre à vos questions, vous inspirer.
Vous y rencontrerez :

• des associations engagées dans la médiation archéologique,
• des laboratoires de recherche et membres du Défi-clé Sciences du passé,
• des représentants du Service Régional de l’Archéologie (Etat),
• des représentants de différentes Directions régionales.

Et pour poursuivre vos échanges autour d’un café, un buffet de pause-café permanente sera ouvert toute la journée dans l’espace restauration se situant à l’entrée du Narbo Via.

Intervenant : Thibault Lachenal

Le site de la Motte correspond à un habitat de l’âge du Bronze actuellement ennoyé dans le lit mineur de l’Hérault à Agde.

Découvert en 2002 à l’occasion de prospections fluviales, il a fait l’objet d’une première fouille en 2004 ayant notamment mis au jour un dépôt de bronzes correspondant à une riche parure féminine.

Depuis 2011, il fait l’attention de nouvelles campagnes de fouilles subaquatiques visant à qualifier la nature du site.
Ces travaux ont permis de mettre en évidence un établissement installé à l’origine en bordure d’une ancienne lagune aujourd’hui colmatée par l’avancée du fleuve Hérault, correspondant à un habitat pérenne dont l’économie était tournée vers l’agriculture et l’élevage. Ce dernier se caractérise notamment par plus de 500 pieux de bois organisés en deux files principales, lesquels s’accompagnent d’éléments de clayonnages pouvant correspondre à des aménagements de berge bordant l’occupation.

Les vestiges, extrêmement riches et particulièrement bien conservés, donnent des informations rarement réunies en milieu terrestre sur les modes de vies des populations de la fin de l’âge du Bronze, il y a 2 900 ans.

Intervenantes : Carine Calastrenc et Christine Rendu

Depuis 30 ans, les développements de l’archéologie pastorale dans les zones d’altitude contribuent à écrire une nouvelle histoire des interactions socio-environnementales dans les Pyrénées.

Ces travaux permettent de saisir les dynamiques des modes de gestion des ressources et la diversité des économies d’élevage au cours du temps (6 000 dernières années).
Cette communication fera un état des lieux des recherches conduites sur différentes zones atelier au Nord du massif (Cerdagne, Ossau). Elle présentera ensuite les nouvelles approches méthodologiques en matière de prospection (télédétection satellitaire, drones équipés de Lidar, caméra thermique et multispectrale, géophysique et analyses chimiques des sols).

Intervenant : Nicolas Poirier

Ce projet collectif vise à replacer certains massifs forestiers actuels du Tarn dans la longue durée des interactions entre les sociétés rurales anciennes et leur environnement.

Structuré en 4 axes thématiques, il entend documenter les pratiques sylvicoles, les activités artisanales et la place des forêts dans les économies rurales anciennes en mobilisant sources écrites, archéologiques et environnementales.
Une attention particulière est portée aux modalités de valorisation des résultats de recherche et à la conciliation des activités des différents acteurs au sein de ces espaces forestiers

Intervenant : Gaspard Pagès

Les ressources métallifères entre le Haut-Languedoc et la moitié orientale des Pyrénéens sont diverses (cuivre, argent, plomb, fer) et importantes.
Convoitées, elles ont été exploitées depuis la Protohistoire et jusqu’à l’époque contemporaine, pour servir un marché méditerranéen, et plus largement européen.
Les recherches sur les mines et les métallurgies primaires antiques et médiévales dans la zone ont été précoces et portées par l’émulation archéologique que les régions aujourd’hui réunies en Occitanie ont connue spécialement à partir des années 1980.
Elles ont influencé les études autant au niveau national, qu’à l’échelle européenne.

Aujourd’hui, ces recherches continuent d’être novatrices. C’est le bilan de ces travaux, avec un focus sur les 2 dernières décennies écoulées, mais aussi les perspectives autour des enjeux de l’interdisciplinarité, que nous présenterons.

Intervenant : Guillaume Seguin

L’aérodrome créé à proximité de Tarbes, au début du XXe siècle, a accueilli en 1938 l’usine aéronautique Dewoitine, suivie en 1941 de celle de Morane-Saunier.

Avec l’invasion de la zone libre, l’armée allemande réquisitionne ces usines pour participer à l’effort de guerre et prend possession du secteur en novembre 1942. De cette date à août 1944, jusqu’à 300 soldats occupent le site.

Les vestiges d’un système défensif complexe et étendu apparaissent partiellement sur des photographies aériennes de 1945 et 1947. Une partie de ces vestiges a été mise en évidence dans le cadre d’un diagnostic archéologique réalisé préalablement à l’aménagement de la ZAC aéroportuaire Pyrénia, ce qui a motivé la prescription d’une fouille archéologique préventive.
Celle-ci, réalisée de septembre 2021 à février 2022, a permis de mettre au compte de l’armée allemande ce vaste réseau de tranchées en zigzag desservant plusieurs grandes structures excavées interprétées comme des cuves de tir destinées au positionnement de canons anti-aériens.
L’hypothèse d’un site leurre, un temps envisagée, a pu être écartée. Les plateformes de tir, nids de mitrailleuse et autres trous d’hommes ont bien été utilisés, associés à des abris et à des fosses dépotoirs qui ont livré des signes tangibles de l’occupation du site par des soldats allemands.
Les techniques de construction montrent que les structures et constructions sont dans l’ensemble conformes aux modèles définis par la Wehrmacht, tout en ayant été adaptées au terrain et aux moyens dans un contexte généralisé de pénurie en béton, massivement réquisitionné pour la construction du mur de l’Atlantique.

Ici, l’absence de construction en béton est particulièrement remarquable et les aménagements ont principalement étaient réalisés en bois.