« La décarbonation de l’aviation est un enjeu majeur de souveraineté industrielle pour notre pays. Produire des avions plus verts, plus légers, moins consommateurs d’énergie qui seront demain hydrides, électriques voire hydrogène, c’est ce défi que les industriels ont à relever. Le rôle des pouvoirs publics est d’accompagner les entreprises pour que cela se fasse en France, et en Europe.
Les moyens supplémentaires annoncés par le président de la République ce matin sont nécessaires mais je regrette qu’ils ne soient pas plus conséquents. Si nous voulons faire face à la concurrence accrue des États-Unis et de la Chine et être leader sur la décarbonation et l’avion vert, nous devons aller plus vite et plus loin.
- Les 300 M€/an de soutien pour la conception de nouveaux avions et de nouveaux moteurs sont en deçà des besoins réels exprimés par les industriels. Selon eux, 150 M€ supplémentaires/an doivent être accordés pour leur permettre de rester dans la course de la décarbonation sans s’adresser à des fonds étrangers ;
- Sur les carburants durables, je salue la prise de conscience de l’État mais je partage le sentiment des acteurs de la filière : ces annonces arrivent tardivement. Le réel enjeu des carburants durables se situe du côté des e-carburants à base d’hydrogène et de CO₂ dont les perspectives de développement sont plus larges. Je compte sur le président de la République pour qu’il porte notre voix au niveau européen pour accélérer sur la modification de la législation ;
- Les 200 M€ pour le développement de petits avions électriques ou à hydrogène doivent prioritairement aller aux start-ups et PME industrielles. Le Gouvernement peut exiger que les grands donneurs d’ordre y contribuent. Rien qu’en Occitanie, ce sont plus de 50 M€ qui seraient nécessaires pour plusieurs projets que je dévoilerai au Bourget ;
- Enfin, le président de la République est resté silencieux sur la supply chain. Il est primordial que les PME bénéficient de façon plus importante des fonds alloués au CORAC. Le gouvernement doit veiller et organiser la répartition de ces fonds afin qu’ils profitent à toute la chaîne de production et d’approvisionnement. Ici aussi, des clauses et des contreparties doivent être exigés. Avec Régions de France nous souhaitons un plus grand partage de la feuille de route du CORAC à tous les acteurs de la filière.
Mon objectif est clair : je veux que la France soit leader pour construire l’avion vert et décarboné et nous devons tous y prendre part.
L’Occitanie déjà à l’œuvre pour l’avion vert
La filière aéronautique est engagée dans une transition majeure, qui vise à réduire progressivement les émissions de carbone. La Région a adopté en juin 2022 un Plan avion vert de 100 M€. Il vise à accélérer la transformation de la filière en s’appuyant sur l’innovation et l’évolution des compétences humaines. L’ambition de la Région est de faire de l’Occitanie la région où se développe et se concrétise l’avion vert. 50 M€ supplémentaires vont être mobilisés portant l’engagement total à 150 M€.
Parmi les projets phares :
- 45 M€ pour le Technocampus : plus grand centre d’essais sur l’avion vert en Europe. Ouverture en 2025 à Toulouse ;
- 35 M€ pour le développement des carburants durables : En Occitanie, plusieurs projets sont en cours d’étude dont un qui devrait aboutir à l’implantation d’une usine de production en 2029 dans l’un des 13 départements de la région. Elle permettrait de produire 100 000 tonnes/an de carburants durables dès sa mise en service ;
- 10 M€ pour l’avion légère et durable : La Région accompagne l’implantation de deux usines pour les start-ups industrielles de l’aviation légère décarbonée : le portage de l’usine d’Ascendance Flight à Muret (11 000 m²) par l’ARAC (agence régionale dédiée à l’aménagement et à la construction) qui permettra de livrer les premiers avions courant 2026. Des discussions avec AURA Aéro en cours pour une usine de 40 000 m² sur Francazal.
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