Louise-Aina Taboulet, le skate dans le sang
Louise-Aina Taboulet est en passe d’être… la benjamine de ces JO 2024 ! Alors qu’elle fêtera ses 15 ans cet été, la Leucatoise va vite : championne de France de skateboard et 13e place aux championnats du monde. Une précocité qui s’explique un entourage hyper-sportif, et un démarrage du skate dès l’âge de 5 ans, après avoir été inscrite par sa mère à une compétition pour enfants à Marseille. « La discipline lui a plu immédiatement et elle n’a plus jamais arrêté depuis, glisse son papa, Julien Taboulet, qui lui a très tôt aménagé une rampe de skate au club familial le Wesh Center Crew. Avec ma femme, nous l’entraînons au jour le jour. On essaye de lui apporter notre expérience de la compétition et du haut niveau », poursuit-il. Ses parents, tous deux ex-champions de windsurf et gérants d’une boutique de planches à Leucate, mettent tout en œuvre pour que leur ado, surnommée “Nana”, ait le moins de pression possible.
Comment le papa perçoit-il sa fille en tant que sportive de haut niveau ? « Elle est travailleuse, et très talentueuse. Au niveau du caractère et du mental, elle est très forte. Le fait d’avoir commencé très tôt l’aide beaucoup dans ses compétitions. Le regard des autres est moins impressionnant quand on pratique depuis si longtemps. »
Pas encore officiellement qualifiée pour les JO Paris 2024 - verdict le 22 juin lors des qualifications à Budapest - “Nana” devrait en toute vraisemblance être de la fête. Pour une expérience unique. « Elle ne partira pas forcément favorite pour obtenir une médaille, mais elle a le niveau pour se rapprocher du top 5 », assure son compétiteur de père, coordinateur sportif du Mondial du Vent (Leucate - La Franqui), au tutoiement facile. « Les collectivités sont derrière elle, on sent que la ville, le département et la Région la soutiennent , elle apprécie cet engouement et a hâte d’y être », sourit-il.
Au-delà des JO, comment développer le skate ? Selon Julien Taboulet, il faudrait « davantage de structures spécifiques pour pouvoir changer d’endroit. Tu peux être le roi de ton ‘spot’ (place, note), mais si ton univers se résume à lui seul, tu risques d’être perdu ailleurs. Connaître et maîtriser plusieurs skate-parks permet de savoir s’adapter et d’être bien plus performant. Créer de nouveaux équipements permet aussi de faire naître des vocations. “Nana” est un peu une locomotive pour les gens derrière, c’est un sport qui a le vent en poupe et qui attire une génération », conclut-il.
Maxime Valet, objectif or
Ce paraescrimeur - pratique de l’escrime en fauteuil - de 37 ans, qualifié pour les Jeux paralympiques, piaffe d’impatience et vise l’or. Champion du monde et champion d’Europe, avec trois médailles de bronze (une en fleuret en individuel et deux par équipe) lors des Jeux de Rio (2016) et Tokyo (2021), Maxime Valet « retrouvera le public, français de surcroît, après les Jeux à huis clos de Tokyo, du fait de la pandémie de Covid. L’ambiance va être incroyable, dans le cadre extraordinaire du Grand Palais, avec 6.500 places prévues ! », sourit-il.
Ces Jeux sont aussi une occasion rêvée de promouvoir la pratique du handisport, au sens large. « Une dynamique se met déjà en place. France Télévisions assurera les retransmissions des épreuves. Pour le handisport, ces Jeux seront historiques. Ils auront un vrai retentissement. »
Le programme d’entraînement de Maxime Valet monte en puissance, à l’approche de l’échéance (28 août – 8 septembre). « Je navigue entre l’Insep de Paris et mes clubs toulousains de toujours, le Toulouse Université Club pour le fleuret et le Stade Toulousain Escrime pour le sabre. » Cette fidélité permet d’améliorer la performance. « Mes maîtres d’armes et mes partenaires d’entraînement sont habitués à m’entraîner en fauteuil. Ils m’apportent une bonne opposition. C’est capital : il faut de l’adversité pour pouvoir s’entraîner efficacement », souligne ce natif de la Ville rose.
Au-delà de l’entraînement intense (« entre 15 et 20 heures par semaine »), la vie suit aussi son cours, pour cet ancien escrimeur valide, paraplégique depuis 2009 suite à un accident, qui a réussi à allier études exigeantes de médecine du sport à Toulouse et sport de haut niveau. Dans ce quotidien bien rempli, les aides de la Région Occitanie s’avèrent décisives. « La pratique handisport coûte plus chère que la pratique valide, notamment l’achat d’un fauteuil me concernant, ce qui peut être un frein pour certains. Heureusement, il existe des bourses dédiées aux sportifs de haut niveau, des bourses exceptionnelles les années olympiques et des aides pour acheter du matériel handisport. Au total, les montants atteignent plusieurs milliers d’euros. »
Son regard sur le sport en Occitanie ? « C’est une région très sportive. On le voit à travers le nombre d’événements sportifs accueillis, comme le Fise à Montpellier, la Coupe du monde de rugby à Toulouse à l’automne dernier… Et n’oublions pas nos sportifs qui performent à un très haut niveau, avec le Stade toulousain tout récent champion d’Europe, ou encore Cécile Hernandez, Perrine Lafont, Kevin Mayer etc. Ces figures du sport sont autant d’ambassadeurs pour notre région. »
Reprenant sa casquette de médecin du sport, Maxime Valet insiste sur les bienfaits préventifs de la simple activité physique, en dehors de toute performance. « 30 minutes d’activité physique par jour, à son rythme et sans se soucier du regard des autres, c’est très bien ! Cela permet de maintenir les personnes âgées et les handicapés dans l’autonomie. Mais le message s’adresse aussi à la population générale, car les gens se sédentarisent de plus en plus. »