A cette occasion, la Fondation Jean Jaurès et son co-directeur, Jérémie Peltier, ont présenté les résultats d’une enquête inédite menée avec l’IFOP sur le niveau de connaissance des Français des grands combats de Jean Jaurès
En préambule, Carole Delga a déclaré : « Le nom de Jaurès est gravé partout, dans nos livres d’Histoire, sur les plaques de nos rues, les frontons de nos écoles. Et même sur les murs de notre Hôtel de Région à Toulouse avec cette phrase qui illumine sa pensée humaniste et universaliste : « Il n’y a qu’une seule race : l’Humanité ». C’est un fondement. Un appel républicain, un rappel à l’attention de toutes et de tous pour vivre et pour lutter contre toutes les discriminations. Une commémoration prend tout son sens quand elle nous montre des chemins de progrès, de paix, d’émancipation. Si le nom de Jaurès doit parler aux générations du présent et du futur, c’est parce qu’il nous donne l’opportunité de transmettre à toutes les générations du présent et du futur des valeurs universelles de tolérance, de justice sociale, de courage, de fraternité. Il ne déguisait pas la vérité, il n’obéissait pas à l’hypocrisie parce qu’il se confrontait au réel et aux « gens du peuple ».
Jaurès a imposé une éthique à l’action politique pour défendre l’humanisme et l’universalisme, valeurs cardinales du socialisme. Elles ne méritent jamais d’être galvaudées et nous devons toujours y rester fidèle quel que soit le prix à payer. Il n’a jamais cédé un pouce de terrain aux nationalistes, aux royalistes, aux boulangistes qui remettaient en cause la démocratie par tous les moyens. Le mensonge, la manipulation, la puissance de l’argent…
La justice sociale selon Jaurès, elle commence à l’école. Pour le professeur Jaurès, l’école n’était pas seulement le lieu de la transmission des savoirs à la jeunesse. Forcément laïque, forcément publique, elle préparait la Séparation des Eglises et de l’Etat. Soyez-en certains, cette construction d’une école émancipatrice anime notre engagement pour l’Occitanie. La justice n’est pas la vengeance, la justice n’est pas la chasse à l’homme, n’est pas le lynchage quelles que soient les paroles prononcées. La justice, c’est la forge de la concorde et de la paix.
Cent ans après l’entrée de Jaurès au Panthéon, nous sommes réunis parce que deux de ses combats majeurs doivent être menés sans faiblesse avec plus de vigueur et de détermination : le combat pour la démocratie, le combat pour la paix. Partout dans le monde, des populistes détricotent les valeurs universelles de nos démocraties y compris les plus anciennes. Face à l’obscurantisme et à la violence, face à l’oppression et à l’intolérance, face aux nationalismes et à la violence Jaurès n’a jamais baissé les bras. Il voulait la paix.
Se souvenir aujourd’hui du destin tragique de Jaurès et de son engagement, c’est nous rappeler qu’il croyait en l’être humain. C’est nous convaincre que nous n’avons pas le droit d’abandonner un être humain, quelles que soient son origine, sa condition, ses colères, parce qu’il est notre semblable. C’est aussi croire en la force du collectif. S’engager et agir en politique, c’est retisser des liens entre les uns et les autres pour chasser ces « fantômes solitaires » dont parlait Jaurès. Il ne s’est pas dérobé devant l’ampleur de la tâche à accomplir à son époque. Comme lui, je crois en l’avenir et j’en suis persuadée : « L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements mais elle justifie l’invincible espoir » ».
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