Communiqués de presse

Carole Delga : « L’héritage républicain de Jaurès est notre boussole »

Pour les 100 ans de la panthéonisation de Jean Jaurès assassiné dix ans plus tôt, Carole Delga lui a rendu hommage durant toute cette semaine à Paris et à Albi. Pour clore cette semaine de commémoration, la Région en partenariat avec La Dépêche du Midi a organisé une grande soirée hommage, réunissant 500 personnes, ce jour à Toulouse. La soirée a été ouverte par Jean-Michel Baylet, président du Groupe Dépêche du Midi, rappelant les 1 300 articles publiés dans le quotidien imprimé à Toulouse. Elle s’est poursuivie avec une rencontre-débat « Jaurès est vivant ! Comment l’œuvre de Jean Jaurès peut inspirer les combats de notre temps ? », en présence de Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre, d’Emmanuelle Garnier, présidente de l’Université Jean Jaurès, de Rémi Pech, universitaire et président de l’association des amis de Jaurès, et de Frédéric Potier, préfet et essayiste. L’hommage a été clôturée par une lecture par Magyd Cherfi, chanteur et écrivain.

A cette occasion, la Fondation Jean Jaurès et son co-directeur, Jérémie Peltier, ont présenté les résultats d’une enquête inédite menée avec l’IFOP sur le niveau de connaissance des Français des grands combats de Jean Jaurès

En préambule, Carole Delga a déclaré : « Le nom de Jaurès est gravé partout, dans nos livres d’Histoire, sur les plaques de nos rues, les frontons de nos écoles. Et même sur les murs de notre Hôtel de Région à Toulouse avec cette phrase qui illumine sa pensée humaniste et universaliste : « Il n’y a qu’une seule race : l’Humanité ». C’est un fondement. Un appel républicain, un rappel à l’attention de toutes et de tous pour vivre et pour lutter contre toutes les discriminations. Une commémoration prend tout son sens quand elle nous montre des chemins de progrès, de paix, d’émancipation. Si le nom de Jaurès doit parler aux générations du présent et du futur, c’est parce qu’il nous donne l’opportunité de transmettre à toutes les générations du présent et du futur des valeurs universelles de tolérance, de justice sociale, de courage, de fraternité. Il ne déguisait pas la vérité, il n’obéissait pas à l’hypocrisie parce qu’il se confrontait au réel et aux « gens du peuple ».

Jaurès a imposé une éthique à l’action politique pour défendre l’humanisme et l’universalisme, valeurs cardinales du socialisme. Elles ne méritent jamais d’être galvaudées et nous devons toujours y rester fidèle quel que soit le prix à payer. Il n’a jamais cédé un pouce de terrain aux nationalistes, aux royalistes, aux boulangistes qui remettaient en cause la démocratie par tous les moyens. Le mensonge, la manipulation, la puissance de l’argent…

La justice sociale selon Jaurès, elle commence à l’école. Pour le professeur Jaurès, l’école n’était pas seulement le lieu de la transmission des savoirs à la jeunesse. Forcément laïque, forcément publique, elle préparait la Séparation des Eglises et de l’Etat. Soyez-en certains, cette construction d’une école émancipatrice anime notre engagement pour l’Occitanie. La justice n’est pas la vengeance, la justice n’est pas la chasse à l’homme, n’est pas le lynchage quelles que soient les paroles prononcées. La justice, c’est la forge de la concorde et de la paix.

Cent ans après l’entrée de Jaurès au Panthéon, nous sommes réunis parce que deux de ses combats majeurs doivent être menés sans faiblesse avec plus de vigueur et de détermination : le combat pour la démocratie, le combat pour la paix. Partout dans le monde, des populistes détricotent les valeurs universelles de nos démocraties y compris les plus anciennes. Face à l’obscurantisme et à la violence, face à l’oppression et à l’intolérance, face aux nationalismes et à la violence Jaurès n’a jamais baissé les bras. Il voulait la paix.

Se souvenir aujourd’hui du destin tragique de Jaurès et de son engagement, c’est nous rappeler qu’il croyait en l’être humain. C’est nous convaincre que nous n’avons pas le droit d’abandonner un être humain, quelles que soient son origine, sa condition, ses colères, parce qu’il est notre semblable. C’est aussi croire en la force du collectif. S’engager et agir en politique, c’est retisser des liens entre les uns et les autres pour chasser ces « fantômes solitaires » dont parlait Jaurès. Il ne s’est pas dérobé devant l’ampleur de la tâche à accomplir à son époque. Comme lui, je crois en l’avenir et j’en suis persuadée : « L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements mais elle justifie l’invincible espoir » ».