Course, randonnée, surf, crossfit… et même skate à ses heures perdues ! À 49 ans, Boris Ghirardi ne s’arrête jamais. Ce Toulousain sportif, gestionnaire immobilier et père d’une petite fille, n’a jamais accepté de réduire la voilure à la suite de son accident. Et bien lui en a pris. « Lorsque j’étais en centre de rééducation, le corps médical me disait sans arrêt de faire attention. Alors OK, j’ai eu un accident, mais je ne suis pas en sucre ! ». Porté par un mental inébranlable et soutenu par ses proches, Boris Ghirardi a donc écarté de son chemin les défaitistes qui lui conseillaient de renoncer à sa vie d’avant pour leur préférer ceux qui l’aideraient à ne rien s’interdire.
« C’est pendant le premier confinement, lorsque mon centre de rééducation a fermé, que je me suis mis au trail un peu par hasard : pour ne pas rester chez moi à ne rien faire, j’ai commencé la course en forêt derrière chez moi et j’ai allongé les distances petit à petit. Mon prothésiste n’en revenait pas car la lame n’était pas du tout adaptée à ça ! »
Un prototype concluant
Après ce test concluant, Boris a pu bénéficier d’une lame conçue par l’école des Mines d’Albi, fabriquée avec du carbone issu de résidus d’A350 offerts par Airbus, et dont la semelle a été développée par son sponsor, Salomon. Depuis, il enchaîne les trails.
Le dernier en date, le Sierre-Zinal, long de 31 kilomètres pour 2 200 mètres de dénivelé positif, il l’a bouclé en 7 h 45 le 26 août dernier lors de sa seconde tentative. Un temps qui ne le place certes pas dans le peloton de tête, mais là n’est pas l’essentiel. « Ce qui m’importait c’était de le finir, de montrer que oui, c’est possible. Alors bien sûr, j’ai rencontré des difficultés, en particulier sur les pierriers, mais je l’ai fait. » Et c’est bien là le message que veut faire passer Boris Ghirardi avec l’association Level Up qu’il vient de lancer.
Le partage d’expérience pour ne pas être un cas isolé
« Ce que je souhaite, c’est ouvrir le champ des possibles. En partageant mon expérience dans les centres de rééducation, en parrainant des personnes amputées elles aussi, je veux faire tomber les barrières que les amputés finissent par intégrer à force de s’entendre dire que telle ou telle activité n’est plus possible. Je veux qu’ils retrouvent la liberté de pouvoir faire de la course ou du surf comme moi, mais ça peut être aussi faire ses courses, aller chercher les enfants à l’école… Au final, c’est juste avoir une vie normale. »
Une facture encore prohibitive
Outre les autres trails à venir dont pourquoi pas l’Ultra trail Mont-Blanc en 2022, Boris Ghirardi a un cheval de bataille qui lui tient particulièrement à coeur : le coût de l’équipement. « Une lame pour courir c’est plusieurs milliers d’euros, et ce n’est pas remboursé par la sécurité sociale. Il faut qu’on arrive à faire baisser le prix pour éviter que trop de personnes renoncent
encore faute de budget.