Alors que leur album La Vie de rêve cartonne, double disque de platine, Florian et Olivio Ordonez alias Bigflo & Oli, respectivement 26 et 23 ans, enchaînent les concerts, les succès et réalisent leur rêve de gamin, 27 ans après Michael Jackson : remplir le stadium de Toulouse les 24 et 25 mai.
Tout part d’une blague entre les deux frangins, « un jour, on fera le stadium. C’est l’objectif ultime de tout artiste toulousain ». Quelques années plus tard, à force de travail et de créativité acharnée, après s’être lancés dans La cour des grands et dans La vraie vie (ndlr : titres de leurs précédents albums), le rêve devient réalité.
La scène, on sait faire mais on a l’envie forte de ne pas décevoir, que tout le monde kiffe, surtout dans notre ville. La même pression qu’à 17 ans quand j’ai fait ma 1re soirée à la maison », avoue Bigflo. Avant d’enchaîner : « on représente à fond Toulouse. On est des fans de Toulouse ». Au-delà de cet attachement quasi-militant à la ville rose, ces deux-là dénotent dans le monde du rap. Et si la critique leur reproche parfois d’être trop gentils dans leurs paroles, eux, l’assument à fond. « Cela vient de l’éducation. C’est notre éthique artistique. On sait qu’on est dans les casques, donc on fait attention à ce qu’on dit et ensuite on en profite pour faire passer certains messages ».
Leur dernière prestation aux Victoires de la musique a été particulièrement remarquée avec Rentrez chez vous. Une chanson choc au cours de laquelle ils se mettent dans la peau de deux frères qui doivent fuir la France en guerre et rejoindre l’autre rive de la Méditerranée séparément… Mais l’un deux n’y parvient pas… Terrible inversion de la réalité. Tout est soigné avec ce duo qui étonne par sa sagesse et sa complémentarité : « moi, je suis le cerveau, et Oli c’est le coeur ! ». Les textes, les arrangements mais aussi la mise en scène et leurs clips témoignent d’une grande rigueur. Leurs chansons sont à leur image : pas de bling-bling, pas de grosses cylindrées ou de femmes dénudées mais plutôt des textes qui racontent une histoire, leur histoire de famille avec leur père et leur mère, avec les morceaux Papa ou Maman par exemple.
« On est fier d’allier forme et fond. Une musique populaire avec des choses justes. Un morceau comme Dommage est une de nos plus grandes fiertés, ça parle d’une femme battue, d’un petit qui a peur de ne pas aller au bout de ses rêves… » explique Oli.
Quand on les interroge sur l’après-stadium, leur réponse est encore une fois à leur image, simple, juste et sans la grosse tête, « on veut faire bouger les choses, pas dans un objectif de chiffres mais pourquoi pas lancer un prix tremplin ». Tout un symbole pour les deux frères qui participaient en 2009 au prix d’écriture Claude Nougaro organisé par la Région. Et leur hyperactivité ne s’arrête jamais, ils viennent de sortir un titre inédit Stade dans lequel ils se demandent : « qu’est-ce que tu vas faire plus tard ? Ben, je referais des stades et je les remplirai toute l’année ».