Avec les « Défis clés », la Région accompagne les chercheurs d’Occitanie dans des domaines stratégiques, choisis pour leur fort potentiel d’innovation, la densité de chercheurs (plusieurs centaines) et la qualité des travaux menés. Biodiversité, hydrogène vert, « risques infectieux et vecteurs » et technologies quantiques sont les quatre premiers « Défis clés » lancés en janvier. Quatre autres doivent les rejoindre en 2021. En échange des « feuilles de route » établis avec chaque communauté scientifique jusqu’en 2024, la Région apporte des moyens : 2 à 3 M€ par défi. De quoi appuyer des projets de recherche, cofinancer des thèses, stimuler les collaborations entre laboratoires et avec les entreprises, agrandir la visibilité de la recherche régionale et attirer chercheurs, étudiants et entrepreneurs en Occitanie.
Quatre Défis clés sont déjà lancés
« Le Défi clé, avec sa dynamique collective, permet de définir ensemble une vraie stratégie de développement », se réjouit Didier Fontenille (IRD Montpellier), directeur du Défi-clé RIVOC (risques infectieux et vecteurs) [1].
Innovant : la Région a confié les budgets des Défis clés directement aux communautés scientifiques. « Une approche très originale, assure Christophe Turpin, chercheur depuis 20 ans et responsable des activités hydrogène du laboratoire Laplace [2]. Le Défi clé hydrogène vert nous permettra d’être plus lisibles face aux grands pôles de recherche à travers le monde. »
Mises en place en janvier, les équipes des Défis clés n’ont pas perdu de temps : le premier appel à projets sur les technologies quantiques a déjà eu lieu en janvier et les autres Défis clés programment les premiers appels à projets en mars et avril.
PRIHyO mise sur l’hydrogène vert
Engagée dans son « Plan Hydrogène vert » de 150 M€, la Région mobilisera 3 M€ pour le Défi-clé baptisé PRIHyO . Porté par l’Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées, il vise à faire de l’Occitanie le 2e pôle français (hors Île-de-France) sur le sujet. 130 chercheurs et techniciens de 18 laboratoires occitans travaillent déjà sur ces technologies, cela pourrait monter à 200 en 2024. PRIHyO choisit de se focaliser sur la production d’hydrogène, son stockage, son utilisation pour la production d’énergie, la sécurité, l’acceptation et la vulgarisation des technologies. « Elles ont déjà une certaine maturité, commente Christophe Turpin. Notre rôle est de travailler sur l’amélioration des technologies existantes, largement perfectibles, et sur celles de nouvelle génération. Il y a de grandes compétences en Occitanie sur l’électrolyseur et le stockage. » Des projets de recherche seront accompagnés et une vingtaine de thèses cofinancées sur quatre ans.
Les scientifiques veulent aussi nouer des partenariats avec des industriels régionaux - acteurs aéronautiques et producteurs d’hydrogène - et contribuer à l’offre de formations spécialisées. Ce Défi clé s’insère naturellement dans les grands projets « Hydrogène » d’Occitanie : quatre laboratoires participant à PRIHyO sont impliqués dans le techno-campus prévu à Francazal en 2024. Autre avantage noté par les chercheurs : « Le Défi clé permettra de nous présenter comme un partenaire unique à l’Agence nationale de la recherche ou à l’Europe, c’est un atout. »
RIVOC veut prévenir les maladies vectorielles
Englober des recherches sur la santé humaine, des animaux et des plantes, c’est l’originalité du Défi clé RIVOC. Les chercheurs étudient les vecteurs (moustiques, moucherons, pucerons, bactéries…), transmetteurs de maladies humaines comme le paludisme, la dengue, le chikungunya, ou de maladies touchant la vigne et l’arboriculture… Un millier d’acteurs sont concernés à Montpellier, Toulouse et Perpignan. « C’est un sujet très présent en région, confirme Didier Fontenille. Le cadre du « Défi-clé » va nous inciter à monter des projets inter-laboratoires, associant plusieurs sites d’Occitanie. Cela consolidera le positionnement régional. » RIVOC reçoit 2 M€ de la Région et les chercheurs estiment que « cela aura un effet de levier pour accéder à des financements complémentaires régionaux, nationaux ou européens. »
L’Institut quantique occitan, booster de recherches
En Occitanie, 200 chercheurs de 12 laboratoires du Cnrs, des universités de Montpellier et Toulouse III-Paul Sabatier, de l’Insa et Isae-Supaero planchent sur la mécanique et l’ingénierie quantiques, comme IBM, ATOS, Timelink Microsystems, Airbus, Thales Alenia Space, Cnes et Cerfacs. De quoi justifier un Défi clé « technologies quantiques », doté de 2 M€ par la Région. Animé par le Cnrs via l’Institut quantique occitan, ce Défi-clé se concentre sur des communications sécurisées, les capteurs et la métrologie, la simulation quantique. En 2021, une douzaine de thèses et une dizaine de contrats « post-doc » seront cofinancées (les appels à projets viennent tout juste d’avoir lieu), comme des recherches associant laboratoires publics et entreprises, et des actions de formation. En savoir plus.