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D’après OpenAI [1], plus de 80 % des professions verront au moins 10 % de leurs tâches modifiées par l’Intelligence artificielle (IA). Cette « 4e révolution industrielle », englobant la science de la donnée, l’apprentissage machine et la robotique, impacte déjà la société, l’économie et le marché du travail, comme le montre la vague de l’Intelligence artificielle.
Pour structurer une filière de l’IA en Occitanie, la Région adopte un Plan de 60 millions d’euros pour la période 2024-2028, en veillant à encadrer les technologies, comme le stipule sa stratégie numérique régionale. C’est ce qu’on appelle l’IA « de confiance », à la fois acceptable, fiable, explicable, robuste et transparente. Un plan qui irrigue aussi l’ensemble de ses politiques publiques.
Structuration d’une filière
L’Occitanie ne manque pas d’atouts. Plus de 250 entreprises du numérique, employant 3 500 salariés, proposent des produits ou services dans le domaine de l’Intelligence artificielle. Pour accélérer son développement, 55 M€ vont être déployés sur 5 ans afin de soutenir la recherche et la formation. 5 M€ seront par ailleurs consacrés à l’intégration de l’IA dans les services et les politiques publiques de l’Occitanie.
La Région entend notamment accompagner 100 projets d’innovation, et doubler le nombre de création d’entreprises « deeptech » (technologies de rupture) et le nombre d’étudiants, demandeurs d’emploi et salariés formés à ces nouvelles technologies, grâce à un levier budgétaire de 9 M€. Le secteur est déjà solide. Pour exemple, à Toulouse et Montpellier, plus de 6 000 étudiants ont suivi en 2023 des cursus en IA.
Aussi, pour soutenir l’innovation dans les entreprises et animer leurs travaux et synergies, la Région investira 22 M€. Pour doper la transformation digitale des pépites régionales actives dans la mobilité, la santé, l’aéronautique, le spatial, l’eau, l’énergie, les industries culturelles et créatives et l’agriculture-agroalimentaire - nos filières clés - , 10 M€ sont fléchés.
L’Occitanie, place forte de l’intelligence artificielle
À Toulouse, l’institut ANITI (Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institute), a obtenu en mai 2024 la labellisation IA Cluster par l’État. La Région soutiendra les travaux de l’institut à hauteur de 10 M€. Côté montpelliérain, la dynamique IA Méditerranée rassemble des acteurs clés de l’écosystème technologique, académique et entrepreneurial autour des secteurs de la santé, de l’agriculture et de l’environnement.
À noter également, la constitution par les Universités de Toulouse et Montpellier du Supercalculateur Datacenter régional Occitanie, « DROCC », pour répondre aux défis liés au développement des services du numérique.
Sensibilisation aux enjeux de l’IA
« Il est nécessaire d’expliquer et de mettre en débat les opportunités comme les menaces avec le plus grand nombre », souligne Carole Delga. La Région a affiché dès 2019 sa volonté d’intégrer un cadre éthique pour l’IA avec Ekitia. Elle soutient aujourd’hui le dialogue entre science, société et IA, avec un effort particulier en direction des lycéens. Le projet « Robotique et IA » a ainsi fait découvrir la robotique et l’IA aux jeunes, aux enseignants et au grand public. Autre exemple : les Halles de l’IA à Montpellier, organisées avec la Cité de l’Économie et des Métiers de Demain, mettent en place des rencontres et des conférences sur l’impact de l’IA dans le travail.
L’IA intégrée dans les actions régionales
La Région intègre déjà l’intelligence artificielle dans sa politique. Elle a notamment servi à réaliser une cartographie des milieux naturels, ou pour mettre à disposition l’ensemble des données produites. Dans le domaine des transports, la Région veut construire des outils d’aide à la décision à partir de l’IA, pour mieux orienter les politiques publiques.
Autre application concrète avec le projet « Portail Info Sécheresse », qui ambitionne de fournir grâce à cette technologie des informations fiables sur l’état des ressources en eau aux entreprises, agriculteurs et collectivités locales.
La Région entend aussi adopter l’IA dans l’énergie, la formation et l’orientation professionnelle, la lutte contre les inégalités, le tourisme… Pour toutes ces applications, elle s’engage à respecter un cadre clair, notamment sur la protection de la vie privée et sur la transparence.