La technologie et la filière autocars hydrogène utilisant une pile à combustible n’existant pas à ce jour, la Région Occitanie a décidé de s’engager avec la SAFRA dans une expérimentation de transformation d’autocars à motorisation thermique en autocars à propulsion électrique alimentée par une pile à combustible à hydrogène. Elle se déroulera sur les lignes de cars liO exploitées dans le Tarn par l’opérateur interne de la Région, la SPL « D’un point à l’autre ».
Lors de cette Commission permanente, les élus régionaux ont ainsi adopté une enveloppe de 2,89 M€ portant sur la maintenance de la chaine de traction hydrogène par l’entreprise SAFRA, pour une durée de 7 ans. Par ailleurs, la Région prévoit l’acquisition de 15 autocars d’occasion pour un montant estimé à 480 000 €.
« En Occitanie, l’hydrogène on y croit. Et on passe à l’action ! Notamment en matière de mobilités car, j’en suis convaincue, la technologie hydrogène est un véritable atout dans notre mobilisation face à l’urgence climatique. Nous devons impérativement réduire l’empreinte carbone de nos déplacements. Pour autant, nous devons continuer à proposer de nouvelles façons de nous déplacer. L’urgence est bien là, il s’agit de créer dès aujourd’hui les mobilités du futur. Sur le train, le car ou même l’avion, la solution hydrogène offre de nouvelles perspectives d’avenir. J’ai donc souhaité que la Région Occitanie soit particulièrement ambitieuse dans ce domaine, à travers notamment notre Pacte Vert, car il est aussi question d’attractivité et de créations d’emplois dans nos territoires. A Albi avec Safra, à Tarbes avec Alstom ou encore à Béziers avec Genvia, nous pouvons compter sur un écosystème de pointe pour relever ce défi de la transition énergétique et des mobilités de demain » a notamment souligné Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.
Engagée dans le développement de nouvelles énergies d’avenir et non émettrices de gaz à effet de serre, la Région Occitanie a adopté en 2019 un Plan Hydrogène vert doté de 150 M€ destiné à accélérer le déploiement de solutions hydrogène à grande échelle sur le territoire.
Sur le volet transports, elle s’est notamment engagée dans le projet européen Corridor H2 qui vise au déploiement d’ici 2023 de 8 stations de distributions d’hydrogène et de véhicules lourds à hydrogène (40 camions de marchandises, 62 remorques/groupes frigorifiques et 15 autocars), le long d’un axe Nord/Sud, allant de la mer du Nord et à la Méditerranée, et des axes autoroutiers secondaires d’Occitanie. Au total, Corridor H2 permettra d’éviter la consommation annuelle de 2,6 millions de litres de diesel. Lauréate de l’appel à projets « Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe », la Région bénéficiera d’une aide européenne à hauteur de 14,5 M€, venant s’ajouter à un prêt octroyé par la Banque Européenne d’Investissement de 40 M€.
Hydrogène : l’Occitanie en pointe sur le front des mobilités vertes
Cette expérimentation de retrofitage d’autocars diesel s’inscrit en cohérence et en complémentarité avec les actions et projets engagés par la Région sur le front des mobilités vertes et des transports décarbonés.
- Grâce au projet HyPort (dont l’AREC est actionnaire à hauteur de 49%), l’aéroport de Toulouse Blagnac inaugurera dès fin 2021 sa première unité de production d’hydrogène qui alimentera 180 véhicules légers et 7 bus. Une opération identique devrait être menée à l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées. Par ailleurs, le projet de construction de la drague hybride à hydrogène des ports régionaux, Hydromer, a été engagé au début de l’été 2021.
- La Région est également pilote sur les commandes de nouveaux trains à moteurs mixtes électricité / hydrogène. Elle a validé une première commande de 52 M€ pour trois rames qui seront expérimentées sur la ligne Toulouse-Montréjeau-Luchon à l’horizon 2025. Le groupe Alstom, constructeur de ces nouveaux trains, les développe en partie à Tarbes.
- 6 M€ sont par ailleurs mobilisés pour le développement du techno-campus Hydrogène de Francazal qui verra le jour en 2024. Plus grand centre européen de recherche, il accueillera les chercheurs des plus grands centres de recherches publics et privés parmi lesquels le CNRS, l’Université de Toulouse, l’ONERA et les groupes Airbus, Safran, Liebherr et Vitesco Technologies. Leurs travaux seront dédiés aux différentes technologies appliquées de l’hydrogène : piles à combustible, électrolyse de l’eau, combustion de l’hydrogène. La première application concrète portera sur « l’avion vert » et le développement des moteurs à hydrogène des avions du futur.
Téléchargements