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Frugal, indolore, rapide, facile à mettre en œuvre et à lire : EasyCov, le test salivaire de dépistage du SARS-CoV-2 mis au point à Montpellier, a tout pour plaire. Grâce à une sensibilité de 88% [1], il marque une avancée majeure dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.
Mis au point par l’équipe de scientifiques du laboratoire Sys2Diag à Montpellier, il emploie peu de réactif et quasiment aucune machine. Un simple échantillon de salive du patient suffit et le résultat se lit à l’œil nu, en 40 minutes seulement. Loin du douloureux test PCR nasopharyngé, qui nécessite plusieurs heures pour interpréter le résultat, par des personnels qualifiés et exposés lors du prélèvement.
Un test de terrain
« Nous avons élaboré un test simple, explique Franck Molina, directeur de l’unité mixte Sys2Diag [2], qui doit fonctionner partout et tout le temps. Ce n’est pas un autotest que les gens pourront faire seuls mais un test de terrain. » Ses applications ?
Complémentaire du test PCR, EasyCov permettra le dépistage à grande échelle de la population. Notamment l’hiver, pour distinguer grippes, rhinites et autres toux de la Covid-19. « Nous recevons des appels du monde entier, reprend Franck Molina, Brésil, Arabie Saoudite, Taïwan. L’armée française a déjà passé commande. »
« De nombreux secteurs sont concernés, renchérit de son côté Christophe Carniel, dirigeant de l’entreprise montpelliéraine VOGO. L’événementiel, les transports, ou encore le milieu du sport, tout particulièrement les sports collectifs et de contact comme le rugby ou le football. » Partie prenante au projet, VOGO [3] développe le versant numérique d’EasyCov. Dont l’application qui permet de scanner les résultats pour les centraliser sur une base de données sécurisée.
Une aventure humaine
Si l’étude clinique du test, menée avec le CHU de Montpellier, a produit des résultats très satisfaisants - « comparables à ceux du test PCR » précise Franck Molina, le projet a donné des sueurs froides aux équipes mobilisées. « Notre laboratoire n’est pas spécialisé dans la Covid-19 mais dans le diagnostic de demain et dans l’innovation, complète Franck Molina. J’avais toutefois une vision très claire de là où nous devions aller. » Il constitue rapidement une équipe de douze personnes, travaillant jour et nuit, y compris le week-end. Tout se fait en même temps, la recherche comme l’industrialisation, une des forces de cette unité mixte. Une véritable aventure humaine. « Ici, nous portons des projets de science-fiction, nous allons où c’est dur, nous sommes une équipe commando » lance le directeur du laboratoire.
Même mobilisation des partenaires, chez VOGO notamment. Avec le confinement, l’événementiel s’arrête, le carnet de commandes de la PME se vide. Christophe Carniel, qui connaît Franck Molina de son passé de président de Transferts-LR [4] , est appelé par le chercheur. « Il avait besoin d’une solution digitale, nous avions les briques technologiques. » Douze salariés de VOGO se mettent alors à travailler sur le projet, jour et nuit également, évitant le chômage partiel. « Nous avons fait en trois mois ce qui aurait dû prendre deux ans ! » témoigne le chef d’entreprise. Mais au prix d’un énorme risque.
L’aide de la Région pour « dérisquer » l’investissement
Au lancement du projet, aucun des partenaires [5] ne savait si ce test fonctionnerait mais tous ont dû réagir vite. « Nous n’avons pas réfléchi comme nous réfléchissons habituellement, explique Christophe Carniel. C’était un défi, l’occasion de contribuer à la lutte contre l’épidémie, une opportunité mondiale. » Et un lourd engagement financier pour tous, près de trois millions d’euros à ce jour. Contactée par l’équipe projet, la Région se mobilise en urgence elle aussi. Une subvention de près de 240 000 euros est accordée au laboratoire, un Pass rebond de 200 000 euros vient soutenir VOGO. « Cette aide nous a permis de « dérisquer » l’investissement » expliquent à l’unisson le chercheur et l’entrepreneur. De réduire les risques, pour avancer dans le projet. Une bouffée d’air au moment où le groupe de laboratoires de biologie médicale Innovie a rejoint le projet pour en assurer la distribution.
Testé et approuvé
Remboursé par la Sécurité Sociale [6], l’utilisation du test EasyCOV est recommandée par la Haute Autorité de Santé chez les patients pour lesquels le prélèvement nasopharyngé est impossible ou difficile. Le test EasyCOV sera particulièrement utile pour les personnes âgées ou en situation de handicap, pour les jeunes enfants ou encore pour les sportifs devant se faire tester à répétitions.
En savoir plus
- EasyCov : le test salivaire de la Covid19 confirme ses excellents résultats
- L’unité mixte Sys2Diag
- Le Centre national de la recherche scientifique
- Le groupe VOGO
- L’entreprise SkillCell, filiale du groupe Alcen
- Ad’Occ, l’agence de développement économique de la Région
- Covid-19 : la Région amplifie les actions de son Plan d’urgence solidaire
- Covid-19 : une alliance pour soutenir les projets de recherche en Occitanie