À Canet-en-Roussillon, Navivoile pour prendre le large autrement

Ce soir-là, le Navivoile vient tout juste de rentrer au port et c’est un capitaine fatigué, mais souriant, qui pose le pied à terre. Cyril Sintes est aux commandes du Navivoile, comme l’avait été avant lui son père Bernard, fondateur de cette entreprise de tourisme nautique, qu’il avait créée en 1992 avec son épouse Andrée.

Navivoile est une affaire de famille qu’anime la passion de la mer. « En 2008, lorsque nous avons voulu, avec mon frère, entrer dans l’entreprise, mes parents ont alors décidé de faire construire ce bateau au chantier naval Martinez de Saint-Cyprien », explique Cyril. Le bateau fut terminé en 2018 et ce Navivoile fut le tout premier mégacatamaran de France, destiné au transport maritime côtier de passagers. Encore aujourd’hui, il est le seul d’Occitanie à disposer d’équipements de restauration aux normes établies à partir de la méthode HACCP (hygiène et sécurité alimentaires).

Depuis, la passation de pouvoir a eu lieu. Cyril dirige l’entreprise dans laquelle travaille désormais son épouse Gaëlle. Au plus fort de la saison, Navivoile emploie onze salariés ; il transporte jusqu’à 97 passagers venus les uns pour admirer un coucher de soleil sur les Pyrénées, les autres pour passer une journée grillade et baignade dans une crique. Mais Navivoile permet aussi de découvrir Port-Vendres et Collioure lors d’une promenade en mer couplée à une balade en petit train ou d’observer au large dauphins et baleines, sous la conduite et les explications d’un guide naturaliste. À chaque fois, l’ambiance est conviviale.

Après la Covid, reprendre la barre

Mais, pendant la crise sanitaire, l’ambiance n’était pas vraiment tous les jours au beau fixe : l’entreprise a subi, comme bien d’autres, les répercussions du Covid 19. « Au premier confinement, nous avons perdu un tiers du chiffre d’affaires de l’année », admet le capitaine. Si le déconfinement avait sonné le retour de la clientèle estivale, l’automne avait de nouveau douché ses espoirs, les annulations se multipliant. En ce début de nouvelle saison, Cyril Sintes se voulait, du coup, confiant. « Je pense que l’été sera bon. Nous retrouvons une clientèle familiale, en majorité française », pronostiquait-il début juillet.
 

Des investissements pour l’environnement aidés par la Région

C’est que le Navivoile fait rêver, avec ses 300 m2 de voile sitôt sorti du port. Aussi, en homme respectueux de l’environnement, Cyril Sintes chérit la mer. C’est dans cette logique écoresponsable qu’il a choisi de ne plus utiliser de biocides dans le traitement de la partie immergée de la coque. « Il faut faire un gommage du bateau, avant de l’appliquer. C’est un chantier assez conséquent. Nous avons obtenu des aides dans le cadre du dispositif L’OCCAL, mis en place par la Région Occitanie, explique-t-il. Elles seront versées à la réalisation des travaux. Sans cela, le coût aurait été inabordable », explique-t-il.

Navivoile peut de ce fait prendre le large, sans compromettre l’environnement marin. Tant mieux pour la faune sauvage qui s’en donne à cœur joie près de nos côtes. « Nous avons une grande chance ici : les canyons sous-marins n’étant pas très éloignés, nous pouvons donc facilement observer les baleines », conclut Cyril Sintes.